les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 29 octobre 2019

mecontentements


MECONTENTEMENTS



Mécontentements… Le vocabulaire journalistique est à la réalité ce que les bisounours sont aux relations humaines en général. Les relations humaines sont souvent difficiles, parfois tendues, le plus fréquemment indifférentes, aux antipodes des bisounours en question. Les mots utilisés par la presse, c’est pareil, la télé n’en parlons pas. Il ne faut surtout pas affoler le bon populo. On édulcore. On rabote. On euphémise. Avec d’autant plus de vigueur que l’on traite des informations sociales qui pourraient donner de mauvaises pensées aux citoyens récalcitrants que nous sommes. Ainsi des mécontents et des mécontentements.

En grève…

Regardez le monde autour de vous : les pompiers passent devant chez vous, sur leur ambulance en très grosses lettres POMPIERS EN GREVE. Vous allez à l’Hôpital, que voyez-vous ? « URGENCE EN GREVE ». Les cheminots, pressurés, comme jamais, se mettent en grève pour exercer leur droit de retrait, après un nouvel accident ferroviaire. De multiples entreprises en difficulté mettent la clé sur la porte, les salariés protestent pendant que les patrons se tirent avec le pognon. Les personnels des finances n’en finissent pas de sillonner le département pour alerter sur la disparition des services publics. Les postiers, les facteurs passés à la moulinette. Les enseignants et les personnels d’éducation contraints après une rentrée chaotique, de mettre en œuvre une réforme qui l’est tout autant, de gérer les carences d’un système qui ne sont pas dans le champ de vision d’un ministre têtu, myope et incompétent. Des suicides chez ces personnels, comme chez les policiers. Un Castaner incapable d’assurer la sécurité de la Préfecture de Police (un symbole !).  Quand une catastrophe écologique se produit comme à Rouen, ministres et gouvernement cafouillent grave et laissent les Rouennais dans les fumées, les questions et les odeurs.

Un hold-up

Les retraités dans la rue une nouvelle fois. Les agriculteurs en colère. Des syndicats qui préparent une grève interprofessionnelle, sûrement reconductible. Une réforme des retraites qui, si on regarde les pensions futures, aboutira à un hold-up sur les droits sociaux…

Tout cela n’est rien… Des mécontentements passagers. Du côté du patronat rien à signaler.

Il peut arriver que les mécontentements passagers vous pètent à la gueule, surtout si vous vous entêtez à ne pas entendre ce que dit la rue, à ne pas voir les souffrances humaines qui prolifèrent, à vivre dans votre bulle.

Serait-ce dans la nature du pouvoir que d’être irrémédiablement coupé des réalités sociales, que de ne savoir y répondre que par la trique et les lacrimos ? De la droite-sarko, à la gauche-hollande et  jusqu’au nini macronien, c’est toujours la même rengaine, avec les mêmes arguments, les déficits, la mondialisation, l’Europe, la crise, le chômage. Les discours sont volontairement incohérents… pour que surtout ils-elles-le bon peuple-le téléspectateur moyen ne comprennent pas qu’on les roule dans la farine, qu’il faut qu’ils acceptent encore et toujours de vivre de peu, de se distraire à peu de frais, de perdre leur vie à tenter de la gagner.

Le 5 Décembre …

Les « mécontentements » ont la peau dure des colères sociales profondes et anciennes, qu’on n’a pas voulu entendre parce qu’on les méprisait, parce qu’il était si facile de croire que le désordre des choses ne pouvait que durer encore et encore.

Je me dis que le 5 Décembre, il peut se passer quelque chose qui renverserait les tables trop bien mises où les opulents de ce temps n’arrêtent pas de festoyer.

Jean-Marie Philibert

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