les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 11 février 2020

et maintenant ?


Et maintenant ?

La bataille de la réforme des retraites n’en finit pas de durer, et c’est très bien. Les grands stratèges de la petite lucarne ne cessent de pronostiquer (de rêver) son effritement. Trop occupés à prendre leurs désirs de démobilisation populaire pour la réalité (ils sont grassement payés pour ça), ils n’ont pas vu, pas compris que depuis des mois, depuis l’épisode gilets jaunes, et même avant, le tissu social est traversé de soubresauts qui disent une volonté de sortir d’un reculoir généralisé où les seules issues seraient toujours moins de droits, moins de justice, moins de solidarité, où la seule perspective serait celle d’une précarité généralisée pour le plus grand nombre et d’un paradis doré pour les quelques fortunés… qui pourraient peut-être consentir de laisser ruisseler quelques miettes de leur festin vers une plèbe admirative de leur grandeur, à condition que la plèbe reste la plèbe et surtout ne cherche pas à s’inviter au festin. Excusez la longueur, la lourdeur de la phrase, elle est à l’image de mon humeur devant une situation indigeste que nous sommes très nombreux à juger intolérable.

D’où le mouvement en cours, il porte sur le projet de retraite à points, qui n’est ni juste, ni universel, ni progressiste, qui est un énorme mensonge dénoncé par une majorité de citoyens, qui vise à casser un pan (et même plusieurs) du système social issu du Conseil national de la Résistance. S’y intègrent la défense des services publics, la revendication de salaires décents, de droits sociaux conséquents…

Ce mouvement

Ce mouvement qui a mis en œuvre la plus longue grève reconductible depuis 68, qui a multiplié les journées d’action depuis le 5 décembre, qui a essaimé de la capitale aux villes de province pour mettre un peuple en marche, qui met dans le paysage une nouvelle initiative pour fin février, qui repose sur une démarche unitaire, suffisamment exceptionnelle pour être remarquée, qui est empreint d’une inventivité et d’une sérénité rares à l’image de la confiance qu’il a dans sa réussite et dans sa capacité à aboutir, ce mouvement mérite toute  notre attention, toute notre réflexion.

Le passage du projet de loi au Parlement et la bataille politique en cours le continuent : ce sont les forces de gauche qui le mènent, cela ne vous étonnera pas. Il est plus qu’utile et significatif qu’elles mettent leurs efforts en commun. Comme le rôle de godillots des élus de la république en marche est à l’image de ce qu’ils sont, nullissimes et incapables de comprendre le monde tel qu’il est. Ils s’étonnent de se faire engueuler quand ils retournent dans leur circonscription. Les semaines à venir nous diront jusqu’où Macron est prêt à faire semblant de respecter le rôle de la représentation nationale. Un 49/3 illustrerait à merveille la portée de son mépris pour la démocratie.

La course de fond vers l’hégémonie

En attendant, la course de fond continue, elle a continué pendant les vacances de Noël, elle continue pendant celle de février. Et elle continuera « hasta la victoria » ! Mais que faire ?

Modestement, à la lumière d’une expérience longue, je pense qu’il serait sans doute utile de lui faire dépasser les obstacles qu’elle rencontre. Une nouvelle étape peut lui être proposée.

IIL y a ceux qui défilent, il y a ceux qui les applaudissent, il y a ceux qui les soutiennent, il y a un monde du travail qui dans sa très grande diversité-richesse ne s’est que partiellement investi dans la bataille. IL y a du grain à moudre, il y a une hégémonie à prendre dans le mouvement social pour faire en sorte que tous ceux qui n’ont aucun intérêt à la retraite à points, qui seront les grands perdants, dans les années futures, du nouveau système, que tous ceux-là entrent dans une action qui est totalement la leur, qui est la nôtre. Pour cela la lutte en cours doit franchir un palier, celui que je vois à notre portée pourrait prendre la forme d’une manifestation nationale à Paris, pour tous ceux qui le peuvent, mais partout ailleurs pour les autres, qui ferait exploser les comptages fallacieux. Avec un délai de préparation suffisant. Avec une mobilisation générale de tout un peuple. Avec l’ambition d’en faire l’affaire de chacun et chacune. Un mouvement inédit peut-être.

Pourquoi pas la manif nationale?

Jean-Marie Philibert.

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