METTONS LES PIEDS DANS LE PLAT POLITIQUE
Il est plus que dommage que pour des raisons diverses, quelques-unes sans doute légitimes et d’autres beaucoup moins, le pouvoir politique des communes ait été dilué, réduit, rabougri, la démocratie locale ferait-elle peur ?
Parce que l’apprentissage de la politique commence à ce niveau et qu’il ne va pas sans la découverte pour tout un chacun de ce qui n’est ni naturel, ni inné, mais construit par l’histoire, la culture, la vie collective et les besoins sociaux, je veux parler de la démocratie. Y-a-t-il meilleure école que la vie de la cité pour en découvrir la pertinence, la richesse, la nécessité sur les aspects les plus mineurs de la vie collective, comme sur les enjeux majeurs ? Et les élections municipales sont à intervalles réguliers des moments importants d’éducation civique et populaire qui ont l’avantage de toucher à notre quotidien, de nous initier aux contraintes et aux enjeux de la gestion de la « polis », comme ils disaient en Grèce quand ils inventaient les premières formes de la démocratie.
Des inquiétudes
Des siècles plus tard, même si nous avons le sentiment qu’il s’agit là de pratiques ancrées dans nos mœurs, nous pouvons avoir quelques inquiétudes sur leur devenir, sur les manœuvres dont elles sont l’objet, sur l’arrogance de petits chefs qui se prennent pour les seuls maîtres à bord, sur l’utilisation qui peut être faite des moyens collectifs, sur la confusion entretenue sans vergogne par certains entre « servir » et « se servir », sur les pratiques d’exclusion, de discrimination qui peuvent découler des choix opérés. La politique, comme la démocratie, ne sont rien sans le droit, sans les règles collectives que l’on s’est données, sans la solidarité qui fait le ciment collectif et sans la justice (dans tous les sens sociaux et juridiques du terme).
Et là toutes les forces politiques n’ont pas le même patrimoine génétique, n’ont pas les mêmes pratiques, n’ont pas les mêmes histoires, n’ont pas les mêmes soutiens, n’ont pas les mêmes ambitions.
Avancer masqué
Une des caractéristiques communes lors des élections actuelles est de chercher à avancer masqué, de taire l’orientation politique pour une défense du local avec des projets mirifiques que l’on oubliera une fois les élections passées. Les étiquettes ne font pas recette. Observez la droite à Perpignan, explosée ! Mais ils ne sont pas de droite, ni Pujol, ni Amiel, ni Grau, ni Ripoll. Observez l’extrême droite, c’est pire, une binette de gentil garçon accompagné d’une troupe d’arrivistes bien mis, avec un fond de sauce blanche et frrrrançaise et le tour est joué. On mise sur le toque-manettes, sur les sondages favorables, sur la mansuétude du quotidien local, sur les services rendus, sur les réseaux toujours actifs, sur les amis de mes amis…
Des citoyens pour L’ALTERNATIVE
Heureusement il reste, à PERPIGNAN, mais aussi ailleurs, des citoyens pour oser parler politique, pour dire que l’ALTERNATIVE est possible et qu’elle ne peut avoir que les couleurs de la solidarité et de l’écologie. Cette liste-là, L’ALTERNATIVE, comme elle se nomme d’ailleurs, affiche ses soutiens … de gauche, multiples et variés dont le PCF, la FI, le NPA, Nous-Perpignan, Génération.s, des gilets jaunes, l’ERC. Elle a mis en œuvre une démarche collective et participative dont il est dommage que certains EELV et le PS se soient exclus. Cette liste-là met les pieds dans le plat d’une soupe qui a mal nourri les Perpignanais pendant des décennies. Elle prend ses responsabilités en accompagnant toutes les initiatives du mouvement social en cours contre la réforme des retraites. Elle a élaboré des propositions concrètes sur toutes les dimensions de la vie locale. Elle a fait, elle fait de la politique parce qu’il n’y a pas d’autres voies si l’on ne veut pas tromper les électeurs. Je fais une confiance aveugle aux lecteurs du TC pour qu’ils lui donnent la place qu’elle mérite.
Jean-Marie Philibert.
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