les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 4 février 2020

un moment historique ?


Un moment historique ?

Une des spécificités du mouvement actuel tient à l’écho que lui donnent les réseaux sociaux. Ils permettent de passer outre la censure des médias « officiels » qui servent une soupe plus que refroidie avec des commentaires acerbes sur la bande de trublions qui hantent les rues, qui font grève et qui empêchent les bons français de vivre dans la quiétude de la macronie ambiante. Pour eux les mouvements sociaux se résument à la gêne qu’ils provoquent. Il est plus que surprenant d’entendre des esprits, que par ailleurs on pourrait penser brillants, se vautrer sans vergogne dans la propagande  la plus antisociale possible pour plaire à leurs maîtres. Paul Nizan, en 1932, parlait de « chiens de garde ». Ecoutez-les aboyer dès qu’ils reçoivent Philippe Martinez et faire les gentils toutous quand ils sont face à Laurent Bergé.

Eh bien, grâce aux réseaux sociaux leur nocivité est réduite, ils ne peuvent plus empêcher  que la grande majorité de l’opinion publique pense tout le mal possible du projet de réforme des retraites et reste solidaire des actions en cours qui bien heureusement n’en finissent pas de durer.

Il pleut des initiatives

Grâce au miracle d’internet nous pouvons suivre la prolifération d’initiatives en tous genres plus inventives les unes que les autres qui disent au gouvernement qu’il fait fausse route, que la démocratie sociale, ce n’est pas « tu votes une fois tous les cinq ans et puis tu courbes l’échine », mais une vigilance et une intervention populaires constantes pour défendre la solidarité, la justice, les droits, en particulier au service de tous ceux qui en ont le plus besoin.

Une des dernières en date, que l’Humanité  a contribué à diffuser sur face-book. : sur le scène de l’Opéra de Lyon en préambule de la  représentation d’un opéra de Verdi, par les chœurs de l’opéra, entourés par les travailleurs du théâtre, l’interprétation du « Va pensiero » ( le chant des exclaves) de Nabucco, sur fond d’un défilement d’images qui rappellent les grands moments de la lutte en cours maintenant depuis plus de deux mois, avec en exergue cette remarque sur laquelle j’ai envie de m’arrêter « Nous vivons un moment historique »

Quelque chose qui ressemble à ça

Dans quelques temps, nous pourrons en parler avec plus de certitudes, mais quand on a le nez sur les événements, qu’on essaie d’y apporter sa modeste pierre, qu’on est anxieux sur ce qui peut en sortir, ou pas, il est difficile d’en mesurer la portée. Mais une expérience syndicalo-politique ancienne (le poids des ans !), un optimisme invétéré sur notre capacité à bousculer des destins contraires,  mon imprégnation indestructible d’une culture de contestation de l’ordre dominant, m’incitent à penser qu’on est dans quelque chose qui ressemble à ça.

Les manifs à répétition, des grèves plus longues que jamais, l’unité qui s’y renforce, les revendications qui prolifèrent, les générations qui s’y rejoignent, la sérénité vigilante que l’on peut y percevoir, le sentiment que l’on retrouve une ardeur que l’on croyait éteinte, les flambeaux (pas que symboliques) qui ressortent, les applaudissements aux fenêtres. Un réveil populaire ? Et tous ceux qui sont aux portes de l’action sans s’y lancer tout à fait, mais qui n’ont que sympathie pour elle. Il y a du grain à moudre pour rendre le mouvement hégémonique et faire en sorte que la victoire soit à la hauteur des espérances d’un peuple et que les sourires sur les visages ne soient pas que passagers.

La banderole du tous ensemble

Une banderole dans les manifs perpignanaises résume un peu la portée de l’événement : elle n’émane pas d’une organisation, ceux qui l’arborent ont relié, cousu, rassemblé  les drapeaux de tous : CGT, FO, FSU, Solidaires, drapeau noir, et drapeau jaune… Comme un tous ensemble coloré qu’il nous revient à tous de faire vivre.

C’est une première… Un signe de l’histoire en marche sans doute…

Jean-Marie Philibert

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