De l’unité
La politique et l’unité semblent fâchées depuis longtemps,
depuis si longtemps qu’elles seraient irréconciliables. Elles sont encore plus
fâchées à gauche qu’à droite.
A droite pour se partager les fromages, il est toujours
possible de trouver un semblant d’accord. On vend la même soupe.
A gauche, il est souvent question d’ébranler les divisions
sociales, de s’attaquer aux puissants, aux richesses. C’est donc naturellement
plus compliqué de se mettre d’accord pour secouer le cocotier.
Chacun a sa stratégie, son ambition, son courage, son
orgueil, sa force, ses clients…et sa tartufferie !
On s’aime
On se dit qu’on s’aime,
Qu’on se respecte et qu’on se respectera,
Qu’on est tous engagés
pour une noble cause, le progrès et la justice qui va avec,
Qu’on a un passé commun, des luttes communes.
On oublie de dire qu’elles nous ont souvent plus divisés que
rapprochés.
On affirme que la fraternité n’est pas un vain mot.
On a un refrain « Debout les damnés de… », même si on le chante pas tous avec la même
force.
Souvent dans le secret de sa cervelle, chacun pense à faire
la nique à son petit copain, sans
complètement casser le hochet de l’unité qui peut galvaniser les foules.
Donc, on disserte sur l’unité, chacun se prétend plus uni que
les autres, (Plus uni que moi, tu meurs !) pour donner le change et passer
pour ce qu’on n’est pas toujours.
Il y a…
Il y a les rassembleurs
grandiloquents qui ont le verbe haut et le toupet sans retenue. Ils se
proclament le peuple à eux tous seuls et exigent une soumission complète à leur
panache (un peu fatigué pourtant).
Il y a de nouveaux venus tous habillés en vert (mais des
verts souvent bien différents) qui ont l’ambition de sauver la terre, la
nature, les papillons… et un peu le peuple
(mais pas trop).
Il y a ceux qui ont été mal latéralisés : ils ont mis
beaucoup de temps à trouver leur gauche et ils nous ont pendant longtemps
entraînés dans des errements qu’ils veulent nous faire oublier.
Il y a à l’autre extrémité de la gauche, qui est un monde à
elle seule, des hyper courageux qui nous assomment de discours purs et durs, si
purs et si durs qu’on se dit que la vraie vie n’est pas là. Ils sont donc
malheureux et boudent souvent, au point de casser un peu l’unité quand elle se
profile.
Ceux dont
on parle peu
Il y a ceux que les médias ne rencontrent jamais, sauf quand
il s’agit de leur charger la mule, qui habitent chez le Colonel Fabien, qui ont
une histoire compliquée ; il faut s’en méfier, parce que eux ils semblent croire pour de bon à l’unité. Ne
seraient-ils pas quelque peu naïfs ?
Il se sont
vus …et maintenant…
Tout ce beau monde s’est rencontré samedi dernier pour voir
si face à Macron et à Le Pen fifille, la gauche peut tenter une opération
survie.
Je suis de ceux qui pensent que le verbe PEUT doit être
remplacé par le verbe DOIT, pour éviter deux pires, celui que l’on connaît déjà
et un plus pire que ‘on n’a pas envie de connaître. Les propos prudents
échangés, dont je sais qu’ils sont de mise entre organisations politiques, me
semblent très en-deçà des nécessités de l’heure si l’on veut se donner les
moyens de sortir la gauche de son ankylose, de sa léthargie, de son comas (au
choix).
C’est d’autant plus important et urgent que sortir des impasses actuels ne peut venir que de femmes et d’hommes de
progrès décidé(e)s à transformer la société et pas qu’un peu !
Je sais que le chemin sera rude !
Jean-Marie Philibert
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