Rayonnante…
( pourquoi tu tousses ?)
Perpignan
n’est donc plus la catalane ! Elle est devenue LA RAYONNANTE !
Les cargols sont cuits et Aliot a encore frappé pour nous
montrer qu’il existe, qu’il est maire et que les bêtises ne font que commencer.
Il y avait eu déjà quelques anticipations : le fait de s’augmenter
substantiellement, l’ouverture des musées pour désobéir à une loi qu’en tant
que premier magistrat il est censé faire appliquer, l’occupation d’un local (La Cigale) qui ne lui appartient
pas, les souvenirs douloureux d’une guerre (d’Algérie) qu’il n’a pas faite. Et
maintenant un nouveau blason pour une ville qu’il s’approprie comme un jeune
( ?) prétentieux qui veut prouver qu’il a du bien et qu’avec lui les
choses vont changer.
Il veut que l’on rayonne : sans doute lui, prince
consort, regrette-t-il le temps du roi soleil. Un éclair l’a inspiré !
Ce PERPIGNAN, la rayonnante, est-il emblématique d’une
pauvreté intellectuelle qui se jette dans les bras de communicants mal
réveillés ?
Suggestions
Dans la même veine d’une inventivité folle, je me permets de
lui proposer un slogan qui, au-delà de la rime, aurait le mérite de faire
parler de notre cité sans mentir: « Perpignan-gnan-gnan ! »
L’onomatopée laisse la porte ouverte à toutes les interprétations, tout en
mettant l’accent sur la vie de la ville, un peu momolle, mais si paisible, qui
fait son quotidien. Elle la distinguerait de toutes les métropoles qui se veulent
conquérantes, ambitieuses, ouvertes aux élucubrations renversantes des startupers. Nous, c’est tranquillou,
bigatanes et vieilles ruelles, le XIII et le XV pour toujours, les industries
enfuies, le ronron d’un fin-fond du pays. Perpignan-gnan-gnan, ça colle au réel,
aux jérémiades qui prolifèrent dans ces temps difficiles. Avec
Perpignan-gnan-gnan on se la joue modeste.
La magie
des mots
Je crains que ce ne soit pas l’objectif de la campagne
médiatico-blasonesque-et-emblématique que lance la municipalité qui se sert de
la ville pour s’approprier un rayonnement
qu’elle n’a pas, qui pense que les mots peuvent avoir un pouvoir magique
et qu’il suffit de dire pour être. Il est fort dommageable que le discours
politique survalorise ainsi le verbe au détriment d’un réel que l’on laisse en
état, faute d’une volonté de le transformer dans l’intérêt de ceux qui en ont
le plus besoin. Vous avez du mal à vivre, à joindre les deux bouts de votre
budget, à vous loger, à supporter la précarité qui vous envahit… mais vous
rayonnez… grâce à la ville… et grâce aux
dirigeants que vous vous êtes donnés.
Sainteté et
catalanité sous surveillance
Le rayonnement est renforcé par l’évocation graphique d’un
saint patron qui depuis des siècles vous protège, le Saint Jean Baptiste de la
fort belle cathédrale éponyme : il vous place au cœur d’une tradition
judéo-chrétienne, même si le bâton a remplacé la croix. Ce Saint-Jean fait,
comme l’ancien, un peu la nique à la laïcité (rien d’étonnant de la part
d’Aliot) et ne peut que favoriser l’adhésion des bien-pensants.
Quant aux barrettes sang et or du fond du blason, elles sont
là pour faire avaler aux catalans et aux amoureux de la catalanité que
Perpignan n’est plus la catalane, mais reste marquée par le sang et or de son
histoire. Elles sont de plus placées sous la surveillance bleu-blanc rouge d’un
encadrement tout ce qu’il y a de plus nationaliste et qui, lui, est une nouveauté frontiste.
Il fallait aussi mettre l’accent sur la nouveauté de l’image, sa dimension
solaire : l’éminent créateur de cette œuvre impérissable a jugé utile de
remplacer l’auréole du saint, par un rayonnement lumineux qui rappelle, sans
lourdeur bien sûr, (pourquoi tu retousses ?) que grâce à Aliot Perpignan
brille de tous ses feux.
En ces temps difficiles pour la population de la ville n’y
avait-il pas d’autres priorités que de faire joujou avec les images ?
Puéril !
Jean-Marie Philibert.
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