les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 6 avril 2021

Rayonnante... (pourquoi tu tousses ?)

 

Rayonnante… ( pourquoi tu tousses ?)

 

Perpignan n’est donc plus la catalane ! Elle est devenue LA RAYONNANTE !

Les cargols sont cuits et Aliot a encore frappé pour nous montrer qu’il existe, qu’il est maire et que les bêtises ne font que commencer. Il y avait eu déjà quelques anticipations : le fait de s’augmenter substantiellement, l’ouverture des musées pour désobéir à une loi qu’en tant que premier magistrat il est censé faire appliquer, l’occupation  d’un local (La Cigale) qui ne lui appartient pas, les souvenirs douloureux d’une guerre (d’Algérie) qu’il n’a pas faite. Et maintenant un nouveau blason pour une ville qu’il s’approprie comme un jeune ( ?) prétentieux qui veut prouver qu’il a du bien et qu’avec lui les choses vont changer.

Il veut que l’on rayonne : sans doute lui, prince consort, regrette-t-il le temps du roi soleil. Un éclair l’a inspiré !

Ce PERPIGNAN, la rayonnante, est-il emblématique d’une pauvreté intellectuelle qui se jette dans les bras de communicants mal réveillés ?

Suggestions

Dans la même veine d’une inventivité folle, je me permets de lui proposer un slogan qui, au-delà de la rime, aurait le mérite de faire parler de notre cité sans mentir: «  Perpignan-gnan-gnan ! » L’onomatopée laisse la porte ouverte à toutes les interprétations, tout en mettant l’accent sur la vie de la ville, un peu momolle, mais si paisible, qui fait son quotidien. Elle la distinguerait de toutes les métropoles qui se veulent conquérantes, ambitieuses, ouvertes aux élucubrations renversantes  des startupers. Nous, c’est tranquillou, bigatanes et vieilles ruelles, le XIII et le XV pour toujours, les industries enfuies, le ronron d’un fin-fond du pays. Perpignan-gnan-gnan, ça colle au réel, aux jérémiades qui prolifèrent dans ces temps difficiles. Avec Perpignan-gnan-gnan on se la joue modeste.

La magie des mots

Je crains que ce ne soit pas l’objectif de la campagne médiatico-blasonesque-et-emblématique que lance la municipalité qui se sert de la ville pour s’approprier un rayonnement  qu’elle n’a pas, qui pense que les mots peuvent avoir un pouvoir magique et qu’il suffit de dire pour être. Il est fort dommageable que le discours politique survalorise ainsi le verbe au détriment d’un réel que l’on laisse en état, faute d’une volonté de le transformer dans l’intérêt de ceux qui en ont le plus besoin. Vous avez du mal à vivre, à joindre les deux bouts de votre budget, à vous loger, à supporter la précarité qui vous envahit… mais vous rayonnez… grâce à la ville… et grâce aux  dirigeants que vous vous êtes donnés.

Sainteté et catalanité sous surveillance

 

Le rayonnement est renforcé par l’évocation graphique d’un saint patron qui depuis des siècles vous protège, le Saint Jean Baptiste de la fort belle cathédrale éponyme : il vous place au cœur d’une tradition judéo-chrétienne, même si le bâton a remplacé la croix. Ce Saint-Jean fait, comme l’ancien, un peu la nique à la laïcité (rien d’étonnant de la part d’Aliot) et ne peut que favoriser l’adhésion des bien-pensants.

Quant aux barrettes sang et or du fond du blason, elles sont là pour faire avaler aux catalans et aux amoureux de la catalanité que Perpignan n’est plus la catalane, mais reste marquée par le sang et or de son histoire. Elles sont de plus placées sous la surveillance bleu-blanc rouge d’un encadrement tout ce qu’il y a de plus nationaliste et qui, lui,  est une nouveauté frontiste.

Il fallait aussi mettre l’accent  sur la nouveauté de l’image, sa dimension solaire : l’éminent créateur de cette œuvre impérissable a jugé utile de remplacer l’auréole du saint, par un rayonnement lumineux qui rappelle, sans lourdeur bien sûr, (pourquoi tu retousses ?) que grâce à Aliot Perpignan brille de tous ses feux.

En ces temps difficiles pour la population de la ville n’y avait-il pas d’autres priorités que de faire joujou avec les images ?

Puéril !

Jean-Marie Philibert.

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