LA TETE SUR LES EPAULES
Dans les temps difficiles que nous vivons,
nous constatons autour de nous des dérapages, des questionnements, de
l’exaspération et des esprits bien échauffés : vivre confiné, masqué, isolé
dans une situation sociale souvent précaire, sans perspective, n’est pas une
sinécure. D’autant que nous n’avons qu’une faible confiance dans un
gouvernement qui donne l’impression de naviguer à vue et dans un président qui ne
doute de rien. Il a la certitude d’avoir la science infuse face à une situation
où même les scientifiques les plus solides affirment que beaucoup de choses
leur échappent. Lui il sait, il tranche, mais il nous raconte des “crasses” :
voir par exemple, les masques, les tests, les vaccins. Nous sommes
donc intranquilles, pour ne pas dire inquiets.
Raison garder ?
Mais nous comprenons suffisamment la
situation pour respecter le confinement, pour nous faire vacciner, pour vivre
une vie normale ou presque dans un contexte qui ne l’est plus tout à fait. Il
nous tarde que cela finisse. Nous savons globalement, comme on dit, raison
garder.
Même si, un certain nombre, dont je suis, se
dit que depuis quelques lustres, le monde, les puissances et les puissants, l’argent-roi,
une mondialisation effrénée et sans contrôle, les égoïsmes nationaux, les soifs
de domination … ont bousculé des systèmes où les avancées scientifiques,
techniques, industrielles étaient mises au service de minorités sans scrupules,
où la nature, la terre, sa vie et son histoire comptaient pour rien, ou plutôt
comptaient pour le beurre que l’on peut se faire sur son dos. Ouf ! Voilà une phrase aussi lourdingue que la
situation décrite et que le pognon amassé par certains.
Retrouvons nos esprits et la santé
Le libéralisme échevelé que le capitalisme a
mis en place s’est cru tout permis. Il n’a pas su raison garder. Aujourd’hui on
paie la facture ! Au TC on le dit depuis longtemps. On combat sans relâche pour
que le monde retrouve ses esprits, ses valeurs, la paix, la solidarité, la
justice, la démocratie... Il y a du boulot. Actuellement il s’agit, aussi et en
plus, contre cette pandémie, de retrouver la santé.
Il suffit d’un petit virus pour montrer les
faiblesses de ce monde-là. Il y faut l’engagement des femmes, des hommes à le
combattre comme un fléau destructeur. Ce combat aboutira d’autant plus vite et
efficacement que nous resterons lucides déterminés,
l’esprit critique en éveil constant. Nous pouvons constater qu’en dépit de
difficultés sociales majeures, nous sommes nombreux à agir ainsi. Nous gardons
la tête sur les épaules, souci constant de ma Mémé.
Une petite bébête et de gros mensonges
Mais... en même temps, comme
il dit l’autre, nous entendons les discours complotistes de ceux qui n’ont rien
gardé sur les épaules. D’une absurdité renversante, ils veulent nous perdre
dans le brouillard qui nous entoure. Nous serions les victimes ignorantes et
naïves d’un complot universel : une petite bébête nous mènerait à notre
insu dans une nasse. Nous serions les victimes expiatoires d’un
grand satan qui nous manipulerait à sa guise. Ne croyons plus
en rien, surtout pas aux valeurs qui plaisent tant au TC (voir plus haut). Ce
complotisme-là fait bien sûr l’affaire d’une extrême droite qui a besoin de
notre désespérance pour qu’on se jette dans ses bras et surtout que l’on ne
cherche plus à construire librement, démocratiquement, notre destin. Ces
gens-là haïssent la raison...
Ils n’ont pas de chance, nous, nous
l’aimons, parce qu’elle nous ouvre une voie, pas toujours évidente, ni facile,
mais irremplaçable. Celle du
progrès.
Pour cela il faut impérativement raison
garder... avec un peu/assez de joie de vivre.
Et les membres de la
chorale Crazy Family qui chantaient samedi matin sur la Place de la
République à Perpignan, sont comme nous. Ils chantent et dansent la vie, même
si elle est difficile. Ils vous donnent rendez-vous tous les samedis en fin de
matinée pour le faire avec eux. Ils gardent la tête sur les épaules et nous
aident aussi à la garder.
Jean-Marie Philibert
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire