La poésie de René Char
René
Char : prenez le temps de le lire, de l’écouter, de le méditer. Né en
1907, il a traversé le siècle, ses péripéties et ses combats, en particulier,
quand il le fallait, les armes à la main. Dans Feuillets d’Hypnos il évoque son
action à la tête d’un groupe de résistants, ses doutes, son inextinguible
aspiration à vaincre la nuit.
La
poésie y a l’apparence de notes, simples, directes,
« Ces
notes n’empruntent rien à l’amour de soi, à la nouvelle, à la maxime ou au
roman. Un feu d’herbes sèches eut tout aussi bien pu être leur éditeur. La vue
du sang supplicié en a fait une fois perdre le fil, a réduit à néant leur
importance. Elles furent écrites dans la tension, la colère, la peur,
l’émulation, le dégoût, la ruse, le recueillement furtif, l’illusion de
l’avenir, l’amitié, l’amour….
Ces
notes marquent la résistance d’un humanisme conscient de ses devoirs, discret
sur ses vertus, désirant réserver l’inaccessible champ libre à la fantaisie de
ses soleils et décidé à payer le prix pour cela…. »
Et
d’énumérer apparemment sans ordre ses aphorismes :
« …Ne
t’attarde pas à l’ornière des résultats
…
Conduire le réel jusqu’à l’action comme une fleur glissée à la bouche acide des
petits enfants. Connaissance ineffable du diamant désespéré (la vie)
…Nous
n’appartenons à personne sinon au point d’or de cette lampe inconnue de nous
inaccessible à nous qui tient éveillé le
courage et le silence
…
Epouse et n’épouse pas ta maison
…L’acte
est vierge, même répété. »
Et la
dernière , la plus surprenante sans doute,
« …
Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté. Toute la place
est pour la Beauté »
Proposé
par Jean Marie Philibert.
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