les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 1 juin 2021

Police et justices

 

POLICE ET JUSTICES

 


Paraît-il disent quelques observateurs que Macron ne serait pas bon dans le régalien, les fonctions essentielles de l’état, qu’il délaisserait un peu au profit de tout ce qui renforce sa dimension jupitérienne, traduisez le bling-bling et le médiatique… Si ce n’était que dans le régalien qu’il n’est pas bon. Rappelez-vous la pandémie il a été mauvais partout, des masques aux vaccins, il a été nul et  bien laborieux. Au moment où il ne rêve qu’à un deuxième mandat, où il prend conscience que Jupiter a des assises bien fragiles, il nous la joue modeste et efficace, il n’insulte plus, ne méprise plus. Il manœuvre en faisant semblant de prendre de la hauteur et en envoyant au turbin, Castex et sa troupe.

 

La police dans tous ses états

Il envoie la police et son ministre au charbon. L’affaire Benalla avait apporté la preuve de la légèreté (euphémisme) de l’Elysée en la matière. Quelques ministres de l’intérieur plus tard, la question policière ne s’est pas arrangée, les forces de l’ordre s’interrogent, elles servent de cibles, se sentent malmenées, en rajoutent parfois dans le répressif, des syndicats utilisent le corporatisme policier pour des manœuvres qui donnent parfois le sentiment de l’outrepasser. Marine Le Pen jubile. L’état-major policier en rajoute. Les bavures se multiplient. On mélange tout, les manifestants et les casseurs. On n’est pas mécontent en haut lieu que manifester tienne de plus en plus en plus du sport de combat. Peut-être même que, s’il le faut, on joue un tantinet la carte de la provocation. Vous croyez ? Oui !

 Quand il y a des victimes policières, tout un staff ministériel se déplace, normal. Mais on ne change pas la méthode dont tout indique qu’elle échoue. Le ministre préfère manifester devant le Parlement avec ses troupes pour ne pas laisser le terrain à l’extrême droite. Et veut faire croire que si les forces de l’ordre ont tant de mal… c’est la faute à la justice, et donc par ricochet, à la loi (laxiste) qu’elle doit appliquer et aux élus qui la font. On promet donc de faire à nouveau une loi plus répressive encore. Et les juges continuent de juger en appliquant la loi. Ainsi vont les institutions policières et judiciaires sur un terrain en effervescence.

Les justices

Il se trouve dans notre langue que c’est un même mot, la justice,  qui désigne l’institution qui la met en œuvre et les valeurs qui la fondent, le droit, la loi. Mais il se trouve que cette valeur, au-delà de sa dimension légale, est en prise directe avec le monde  et avec l’aspiration de ceux qui l’habitent à y vivre en paix, dans un respect mutuel de leur personne, avec une protection qui leur garantisse un minimum de bien être, avec un salaire décent, libres de leur pensées, comme de leurs mouvements, sans suzerain et sans vassal. Cela a un nom : la justice sociale.

Bien souvent cette justice sociale semble vivre sa vie, cahin-caha, bien loin de la justice institutionnelle qui semble s’en désintéresser, et sans rapport direct avec l’institution policière qui n’a qu’un souci, que ça regimbe le moins possible dans le tissu social. J’ai du mal à comprendre pourquoi nos législateurs n’ont jamais vraiment pensé que justice sociale et justice tout court, pouvaient, devaient, faire ensemble un long chemin pour remettre sur de bons rails une société où s’enkystent des inégalités insupportables, qui semble ne pouvoir vivre qu’en excluant, qu’en ghettoïsant, qui a besoin de la souffrance de beaucoup pour le plus grand bien être de quelques-uns.

Dans ma grande naïveté je pense que, si on faisait se correspondre ces deux justices-là, les relations entre police, justice, le peuple en seraient grandement facilitées, qu’on n’aurait plus besoin des Gérard Darmanin jouant les pères fouettard, des Dupond-Moretti jouant les grands juristes et les grandes gueules, de Castex jouant les grands sages et les grands-pères et de Macron jouant les grands innocents, pour faire de nous les acteurs responsables d’une monde en marche vers sa transformation progressiste. Je sais ! Je sais ! J’utopise un peu. Mais je ne me referai pas.

Jean-Marie Philibert.

 

 

 

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