POLICE ET
JUSTICES
Paraît-il disent quelques observateurs que Macron ne serait pas bon dans le
régalien, les fonctions essentielles de l’état, qu’il délaisserait un peu au
profit de tout ce qui renforce sa dimension jupitérienne, traduisez le
bling-bling et le médiatique… Si ce n’était que dans le régalien qu’il
n’est pas bon. Rappelez-vous la pandémie il a été mauvais partout, des masques
aux vaccins, il a été nul et bien
laborieux. Au moment où il ne rêve qu’à un deuxième mandat, où il prend
conscience que Jupiter a des assises bien fragiles, il nous la joue modeste et
efficace, il n’insulte plus, ne méprise plus. Il manœuvre en faisant semblant
de prendre de la hauteur et en envoyant au turbin, Castex et sa troupe.
La police
dans tous ses états
Il envoie la police et son ministre au charbon. L’affaire
Benalla avait apporté la preuve de la légèreté (euphémisme) de l’Elysée en la
matière. Quelques ministres de l’intérieur plus tard, la question policière ne
s’est pas arrangée, les forces de l’ordre s’interrogent, elles servent de
cibles, se sentent malmenées, en rajoutent parfois dans le répressif, des
syndicats utilisent le corporatisme policier pour des manœuvres qui donnent
parfois le sentiment de l’outrepasser. Marine Le Pen jubile. L’état-major
policier en rajoute. Les bavures se multiplient. On mélange tout, les
manifestants et les casseurs. On n’est pas mécontent en haut lieu que
manifester tienne de plus en plus en plus du sport de combat. Peut-être même
que, s’il le faut, on joue un tantinet la carte de la provocation. Vous
croyez ? Oui !
Quand il y a des
victimes policières, tout un staff ministériel se déplace, normal. Mais on ne
change pas la méthode dont tout indique qu’elle échoue. Le ministre préfère
manifester devant le Parlement avec ses troupes pour ne pas laisser le terrain
à l’extrême droite. Et veut faire croire que si les forces de l’ordre ont tant
de mal… c’est la faute à la justice, et donc par ricochet, à la loi (laxiste)
qu’elle doit appliquer et aux élus qui la font. On promet donc de faire à
nouveau une loi plus répressive encore. Et les juges continuent de juger en
appliquant la loi. Ainsi vont les institutions policières et judiciaires sur un
terrain en effervescence.
Les
justices
Il se trouve dans notre langue que c’est un même mot, la
justice, qui désigne l’institution qui
la met en œuvre et les valeurs qui la fondent, le droit, la loi. Mais il se
trouve que cette valeur, au-delà de sa dimension légale, est en prise directe
avec le monde et avec l’aspiration de
ceux qui l’habitent à y vivre en paix, dans un respect mutuel de leur personne,
avec une protection qui leur garantisse un minimum de bien être, avec un salaire
décent, libres de leur pensées, comme de leurs mouvements, sans suzerain et
sans vassal. Cela a un nom : la justice sociale.
Bien souvent cette justice sociale semble vivre sa vie,
cahin-caha, bien loin de la justice institutionnelle qui semble s’en
désintéresser, et sans rapport direct avec l’institution policière qui n’a
qu’un souci, que ça regimbe le moins possible dans le tissu social. J’ai du mal
à comprendre pourquoi nos législateurs n’ont jamais vraiment pensé que justice
sociale et justice tout court, pouvaient, devaient, faire ensemble un long
chemin pour remettre sur de bons rails une société où s’enkystent des
inégalités insupportables, qui semble ne pouvoir vivre qu’en excluant, qu’en
ghettoïsant, qui a besoin de la souffrance de beaucoup pour le plus grand bien
être de quelques-uns.
Dans ma grande naïveté je pense que, si on faisait se
correspondre ces deux justices-là, les relations entre police, justice, le
peuple en seraient grandement facilitées, qu’on n’aurait plus besoin des Gérard
Darmanin jouant les pères fouettard, des Dupond-Moretti jouant les grands
juristes et les grandes gueules, de Castex jouant les grands sages et les
grands-pères et de Macron jouant les grands innocents, pour faire de nous les
acteurs responsables d’une monde en marche vers sa transformation progressiste.
Je sais ! Je sais ! J’utopise un peu. Mais je ne me referai pas.
Jean-Marie Philibert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire