les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 14 juin 2021

Une gifle et quelques lumières

 

UNE GIFLE ET QUELQUES LUMIERES

La baffe, la bouffe, la gifle, au choix  renvoient souvent chez les protagonistes ou les spectateurs  à des réflexions, des répliques qui tiennent le plus souvent du lieu commun. « ça fait du bien »dira celui qui n’en pouvait plus de l’insolence d’un jeune imbécile  et de son mépris pour les gens qui n’avaient pas l’heur de lui plaire. Et il lui en balance une ! « Bien fait », répéteront en chœur  tous ceux  qui, méprisés aussi, mais un peu péteux, assisteront à la scène. Variante « il l’a bien mérité ».

« Oh ! Le pauvre ! Je suis contre la violence ! », argumenteront quelques âmes sensibles et pusillanimes, qui n’ont pas encore compris qu’on ne vit pas chez les bisounours.

Quant à la victime de l’offense, du taquet, de la claque, (c’est fou, ce que notre langue a comme synonymes pour gifle), il ne lui reste plus pour être fidèle, à son arrogance qu’à affirmer haut et fort, la joue encore rosie de la trace du coup : « Même pas mal ! ».

Vous avez bien compris que toute ressemblance avec un événement récent tiendrait à un pur hasard : la gifle à/pour/ vers/ de/ contre Macron (choisissez la préposition qui vous va bien).

Je ne veux pas non plus justifier le geste imbécile d’un allumé qui, victimisant Macron, ne peut que lui servir.

Réflexion…

  Je veux m’interroger sur un acte suffisamment rare pour inciter à chercher ce qu’il recèle et révèle. D’autant que toute la presse s’y met, que les média s’en nourrissent, que les réseaux sociaux sont à la fête. Un grand, très grand journal du soir, y va même d’un titre qui barre toute une page : « Une gifle qui en dit long sur l’évolution de l’action politique ». Mazette !

Quand la violence de l‘état s’est exprimée et s’exprime, sans retenue, lors de manifestations populaires, et les coups n’ont cessé de pleuvoir sur toutes sortes de citoyens de base depuis un certain temps, c’est presque silence radio. Là tout s’émotionne et chacun y va de son commentaire savant.

Donc moizaussi. Mais je n’ai aucune garantie sur sa dimension savante : vous jugerez.

Le doute absolu

Le climat politique est délétère : comment s’étonner qu’un de ceux qui l’ont rendu tel en fasse les frais. Certes la vie politique est en perpétuel mouvement, les repères bougent. Mettre en œuvre des stratégies qui, en même temps qu’elles visent à tromper l’opinion, bouleversent les valeurs de références construites par notre culture collective, en s’appuyant sur un monde médiatique aux mains des puissances financières, est mortifère pour une société. Macron est là à la manœuvre, mais les manœuvres ont commencé avant lui. Pour que le doute absolu soit la pierre angulaire de tout l’édifice et qu’il puisse justifier tous les comportements.

Comportements racistes, complotistes, fascistes, nombrilistes, égoïstes, arrivistes, manœuvriers, sans la moindre vergogne. Le seul but est la satisfaction immédiate d’un besoin de reconnaissance (et sans doute pas seulement) que la dureté de la société, ses inégalités, ses misères cachées ou apparentes  rendent quasiment impossible pour le plus grand nombre. D’où la difficulté d’y voir un peu clair… politiquement parlant.

N’évoquons que pour mémoire la pandémie qui n’a qu’un peu plus obscurci l’horizon

De l’obscur à la lumière

Dans ce contexte mettre de la lumière là où elle a disparu tient un peu du travail d’Hercule, et pourtant, les esprits restent parfois étonnamment clairs. C’est l’intérêt de la chose publique, politique de n’être jamais finie. Observez l’attitude sur les vaccins, observez les luttes sociales, observez la défense tous azimuts des libertés, observez les résistances syndicales, observez l’attachement aux services publics, observez la défense de tous les droits sociaux (retraite, chômage…), observez les jeunes qui après des années scolaires plus que difficiles font face aux examens, observez les formes multiples et diverses de solidarité, observez l’aspiration à l’unité pour transformer la société, observez l’aspiration de tous ceux qui veulent de réels progrès. Toutes ces petites lumières manquent surtout d’un grand éclairage central qui en manifeste la cohérence, le bienfondé. Il reste à construire. A sa modeste place le TC veut y contribuer : dans la presse, c’est comme au grand théâtre, il n’y a pas de petits rôles. Assumons le nôtre et laissons aux guignols les gifles et les coups de bâtons.

Jean-Marie Philibert.

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