les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 4 octobre 2021

de quoi zemmour est-il le nom ?

 

De quoi Zemmour est-il le nom ?

Il est souvent utile de comprendre qui est qui, qui est quoi, le sens des mots, des choses, surtout s’il est question de quelques ostrogoths qui n’ont d’autres ambitions que d’enfumer les esprits et ce que ma mémé (coucou, la revoilà) appelait le comprenoir.

Faisons donc fonctionner le comprenoir

Zemmour, dans ces temps prélectoraux occupe le paysage, les esprits, les conversations Avec l’ambition de tout embrouiller. Se présentera-t-il ? Ne se présentera-t-il pas ? A qui piquera-t-il des voix ? Représente-t-il une candidature crédible ? Comment est-on tombé si bas à avoir à supporter dans le débat politique un avatar du pétainisme, du racisme et du fascisme ? Quel crédit lui accorder ?

Une opération venue de  loin

Il y en a qui lui ont, depuis des années déjà, largement ouvert toutes les lignes de crédit qu’il souhaitait avoir ?  IL a très vite eu tous les soutiens médiatiques que ces prises de positions anti-immigrés lui ont valu chez les grands manitous (Le Figaro, RTL,  A2, Canal,  Cnews et d’autres) qui n’ont d’autres ambitions que de nous bourrer le crâne d’un racisme ambiant qui veut nous nourrir de la peur de l’autre. Avec ce type de réflexe conditionné, dans des temps difficiles, c’est si facile de tromper son monde, de lui faire croire que la crise qu’il vit est l’œuvre d’une population immigrée qui lui vole travail, logement et droits sociaux. La ficelle est si grosse qu’elle cache les errements tragiques des années 40 que nous semblons collectivement avoir oubliés. Zemmour, c’est ça !

Une démocratie en difficulté

Le terrorisme de l’islamisme radical, les formes d’intégrisme qu’il suscite renforcent les craintes que nos valeurs démocratiques et laïques semblent avoir du mal à endiguer. Les chantres de l’ordre dominant et des forces financières qui s’en nourrissent l’ont bien compris puisqu’ils contribuent depuis des années maintenant à promouvoir l’extrême droite et son discours apparemment musclé, façon le Pen- père, puis Le Pen Marine, comme alternative à nos pratiques républicaines qui ont du mal à convaincre. La preuve par l’abstention massive, par le désintérêt de la chose politique ; Zemmour n’est qu’une nouvelle tentative de nous empêcher de voir la réalité en face, au moment où la Marine faitela preuve de sa vacuité. On élargit l’offre qui peut bousculer le paysage et faire en sorte qu’on n’y comprenne plus rien. On se sert de sondages  qui se, et nous, trompent aussi régulièrement qu’on les utilise pour nous faire croire que ça marche. Zemmour c’est ça !

Brouillages et régressions

Il devient alors assez facile de tirer les ficelles quand on a semé la zizanie : observez comment Macron, à l’aide du brouillage droite-gauche n’a fait que nous mettre un peu plus dans la panade. Vous pouvez imaginer ce que permettrait le brouillage droite extrême, droite normale (?), et gauche mal en point, en termes de division sociale, d’exploitation, d’atteintes aux libertés, de coups portés à la démocratie, de recul généralisé vers les fosses septiques de l’histoire.

Zemmour est le nom de toutes les régressions parées des paroles les plus démagogiques. Je ne suis pas sûr que tous les citoyens en soient conscients.

Notre mot à dire

Mais il ne faut pas que Zemmour soit aussi le nom de l’incapacité de la gauche à affronter des enjeux cruciaux. Nous avons notre mot à dire. Certes la gauche est aussi en partie comptable de la dérive droitière de la société, certes dans la gauche certains plus que d’autres ont apporté une contribution décisive à la droitisation de l’opinion  en refusant d’apporter à la crise, aux crises traversées, les réponses progressistes  qui auraient sinon évité, au moins limité les dégâts sociaux qui ont gangréné notre pays au point de le laisser désemparé et sans autres réponses que celles que l’on trouve dans les horreurs du passé. Des forces résistent qui tentent de reconstruire l’espoir. Nous en sommes. Mais l’urgence doit nous convaincre que, pour  réussir, le chacun pour soi,la cacophonie doivent laisser la place à la clarté, à l’engagement citoyen de tous vers des progrès tangibles, à notre capacité irréductible d’agir pour un rebond social, politique  clairement défini où nous renverrons à leurs délires les Zemmour et consort, marionnettes ridicules d’un guignol qui pourrait être tragique si nous les laissions faire.

Zemmour est le nom d’une menace à circonscrire au plus vite.

Jean-Marie Philibert

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