De quoi Zemmour est-il le nom ?
Il est souvent utile de comprendre qui est qui, qui est quoi,
le sens des mots, des choses, surtout s’il est question de quelques ostrogoths
qui n’ont d’autres ambitions que d’enfumer les esprits et ce que ma mémé
(coucou, la revoilà) appelait le comprenoir.
Faisons donc fonctionner le comprenoir
Zemmour, dans ces temps prélectoraux occupe le paysage, les
esprits, les conversations Avec l’ambition de tout embrouiller. Se
présentera-t-il ? Ne se présentera-t-il pas ? A qui piquera-t-il des
voix ? Représente-t-il une candidature crédible ? Comment est-on
tombé si bas à avoir à supporter dans le débat politique un avatar du
pétainisme, du racisme et du fascisme ? Quel crédit lui accorder ?
Une opération venue de
loin
Il y en a qui lui ont, depuis des années déjà, largement
ouvert toutes les lignes de crédit qu’il souhaitait avoir ? IL a très vite eu tous les soutiens
médiatiques que ces prises de positions anti-immigrés lui ont valu chez les grands
manitous (Le Figaro, RTL, A2, Canal, Cnews et d’autres) qui n’ont d’autres
ambitions que de nous bourrer le crâne d’un racisme ambiant qui veut nous
nourrir de la peur de l’autre. Avec ce type de réflexe conditionné, dans des
temps difficiles, c’est si facile de tromper son monde, de lui faire croire que
la crise qu’il vit est l’œuvre d’une population immigrée qui lui vole travail,
logement et droits sociaux. La ficelle est si grosse qu’elle cache les
errements tragiques des années 40 que nous semblons collectivement avoir
oubliés. Zemmour, c’est ça !
Une démocratie en difficulté
Le terrorisme de l’islamisme radical, les formes d’intégrisme
qu’il suscite renforcent les craintes que nos valeurs démocratiques et laïques
semblent avoir du mal à endiguer. Les chantres de l’ordre dominant et des
forces financières qui s’en nourrissent l’ont bien compris puisqu’ils
contribuent depuis des années maintenant à promouvoir l’extrême droite et son
discours apparemment musclé, façon le Pen- père, puis Le Pen Marine, comme
alternative à nos pratiques républicaines qui ont du mal à convaincre. La
preuve par l’abstention massive, par le désintérêt de la chose politique ;
Zemmour n’est qu’une nouvelle tentative de nous empêcher de voir la réalité en
face, au moment où la Marine faitela preuve de sa vacuité. On élargit l’offre
qui peut bousculer le paysage et faire en sorte qu’on n’y comprenne plus rien.
On se sert de sondages qui se, et nous, trompent
aussi régulièrement qu’on les utilise pour nous faire croire que ça marche.
Zemmour c’est ça !
Brouillages et régressions
Il devient alors assez facile de tirer les ficelles quand on
a semé la zizanie : observez comment Macron, à l’aide du brouillage
droite-gauche n’a fait que nous mettre un peu plus dans la panade. Vous pouvez
imaginer ce que permettrait le brouillage droite extrême, droite normale (?), et
gauche mal en point, en termes de division sociale, d’exploitation, d’atteintes
aux libertés, de coups portés à la démocratie, de recul généralisé vers les
fosses septiques de l’histoire.
Zemmour est le nom de toutes les régressions parées des
paroles les plus démagogiques. Je ne suis pas sûr que tous les citoyens en
soient conscients.
Notre mot à dire
Mais il ne faut pas que Zemmour soit aussi le nom de
l’incapacité de la gauche à affronter des enjeux cruciaux. Nous avons notre mot
à dire. Certes la gauche est aussi en partie comptable de la dérive droitière
de la société, certes dans la gauche certains plus que d’autres ont apporté une
contribution décisive à la droitisation de l’opinion en refusant d’apporter à la crise, aux crises
traversées, les réponses progressistes
qui auraient sinon évité, au moins limité les dégâts sociaux qui ont
gangréné notre pays au point de le laisser désemparé et sans autres réponses
que celles que l’on trouve dans les horreurs du passé. Des forces résistent qui
tentent de reconstruire l’espoir. Nous en sommes. Mais l’urgence doit nous
convaincre que, pour réussir, le chacun
pour soi,la cacophonie doivent laisser la place à la clarté, à l’engagement citoyen
de tous vers des progrès tangibles, à notre capacité irréductible d’agir pour
un rebond social, politique clairement
défini où nous renverrons à leurs délires les Zemmour et consort, marionnettes
ridicules d’un guignol qui pourrait être tragique si nous les laissions faire.
Zemmour est le nom d’une menace à circonscrire au plus vite.
Jean-Marie Philibert
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