les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 25 octobre 2021

Résistance : des fusillés de Chateaubriant à nos jours

 

Résistance !

Certes les temps aujourd’hui ne sont pas aussi troublés : le pays n’est  pas coupé en deux, nous n’avons pas subi une débacle qui a mis sur les routes  des populations entières, les Allemands ne sont pas rentrés dans Paris,  Pétain et Hitler ont disparu et ils ne peuvent plus se serrer lA peluche. Nous ne sommes plus en 40-41.

Mais 80 ans après, les esprits le sont toujours un peu (troublés) au point qu’un pseudo futur candidat à l’élection présidentielle se sente obligé de réhabiliter la mémoire du Maréchal dont la droite extrême n’a jamais fait son deuil, au point que le même, mais aussi quelques autres s’inventent un ennemi de l’intérieur qui mangerait aujourd’hui notre pain, profiterait de nos lois, coloniserait nos banlieues : il faudrait les bouter hors de France. Au point que le racisme se propage, que les solidarités s’étiolent.

Pour éviter l’éternel retour : réapprendre les leçons du passé

Rafraichir les mémoires n’est jamais inutile. Il ne faut pas cesser de réapprendre les leçons du passé. Le 22 octobre 2021 nous avons commémoré l’assassinat par les nazis, le 22 octobre 1941, des otages de Chateaubriant. Leur sacrifice peut nous éclairer.

Le pays est alors occupé, la résistance  en est à ses débuts. La situation est compliquée : Pétain tente de jouer la carte d’une entente impossible, pendant que de Gaulle de Londres  commence à organiser un embryon d’armée, des actions de résistances  commencent ici qui visent des officiers allemands. Il s’agit de montrer que la lutte continue, inégale, difficile, audacieuse. Le PCF, ce qu’il en reste, dans la clandestinité, est à la manœuvre.

Résister ! Le 20 octobre 41 Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation du département de Loire inférieure est abattu à Nantes par un militant communiste Gilbert Brustlein membre d’un commando envoyé de Paris par l’OS (branche armée de la résistance communiste). Pour répliquer à ses attentats qui commencent à se multiplier, les autorités allemandes veulent terroriser : un Allemand abattu ce seront 100 otages exécutés. Mais pour que le bon peuple voit dans ces attentats la main de l’étranger, pour les otages on choisit la piste « judéo-bolchévique » les méchants.

On exécute

A  Nantes l’occupant demande l’exécution immédiate de 50 otages (50 autres devraient suivre), il y aura 30 communistes dont Guy Mocquet, le plus jeune, a 17 ans, 20 résistants de Nantes. Pour les communistes, pour l’essentiel,  ils ont été arrêtés lors de la rafle d’octobre 40 et n’ont pas pu passer dans la clandestinité. Les otages sont regroupés, des prêtres catholiques les assistent, ils recueillent des lettres. Ils ne seront pas autorisés à les accompagner sur les lieux d’exécution. Les corps seront inhumés dans différents cimetières, dans des tombes anonymes. Mais la dispersion n’a pas empêché que les tombes des otages soient fleuries dès les premiers jours et pendant toute la durée de la guerre. La résistance ! Construite dans la douleur, dans le courage, dans le sacrifice, dans la solidarité,  pour donner un sens qui perdure. Le sens de l’esprit de résistance toujours d’actualité.

Jean –Marie PHILIBERT

 

 

 

 

Et pour le poète Réné Guy Cadou :


Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandations à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au-dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont pas des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.

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