Résistance !
Certes les temps aujourd’hui ne sont pas aussi
troublés : le pays n’est pas coupé
en deux, nous n’avons pas subi une débacle qui a mis sur les routes des populations entières, les Allemands ne
sont pas rentrés dans Paris, Pétain et
Hitler ont disparu et ils ne peuvent plus se serrer lA peluche. Nous ne sommes
plus en 40-41.
Mais 80 ans après, les esprits le sont toujours un peu
(troublés) au point qu’un pseudo futur candidat à l’élection présidentielle se
sente obligé de réhabiliter la mémoire du Maréchal dont la droite extrême n’a
jamais fait son deuil, au point que le même, mais aussi quelques autres
s’inventent un ennemi de l’intérieur qui mangerait aujourd’hui notre pain,
profiterait de nos lois, coloniserait nos banlieues : il faudrait les
bouter hors de France. Au point que le racisme se propage, que les solidarités
s’étiolent.
Pour éviter l’éternel
retour : réapprendre les leçons du passé
Rafraichir les mémoires n’est jamais inutile. Il ne faut pas
cesser de réapprendre les leçons du passé. Le 22 octobre 2021 nous avons
commémoré l’assassinat par les nazis, le 22 octobre 1941, des otages de
Chateaubriant. Leur sacrifice peut nous éclairer.
Le pays est alors occupé, la résistance en est à ses débuts. La situation est
compliquée : Pétain tente de jouer la carte d’une entente impossible,
pendant que de Gaulle de Londres
commence à organiser un embryon d’armée, des actions de résistances commencent ici qui visent des officiers
allemands. Il s’agit de montrer que la lutte continue, inégale, difficile,
audacieuse. Le PCF, ce qu’il en reste, dans la clandestinité, est à la
manœuvre.
Résister ! Le 20 octobre 41 Karl Hotz, responsable des
troupes d’occupation du département de Loire inférieure est abattu à Nantes par
un militant communiste Gilbert Brustlein membre d’un commando envoyé de Paris
par l’OS (branche armée de la résistance communiste). Pour répliquer à ses
attentats qui commencent à se multiplier, les autorités allemandes veulent
terroriser : un Allemand abattu ce seront 100 otages exécutés. Mais pour
que le bon peuple voit dans ces attentats la main de l’étranger, pour les
otages on choisit la piste « judéo-bolchévique » les méchants.
On exécute
A Nantes l’occupant
demande l’exécution immédiate de 50 otages (50 autres devraient suivre), il y
aura 30 communistes dont Guy Mocquet, le plus jeune, a 17 ans, 20 résistants de
Nantes. Pour les communistes, pour l’essentiel,
ils ont été arrêtés lors de la rafle d’octobre 40 et n’ont pas pu passer
dans la clandestinité. Les otages sont regroupés, des prêtres catholiques les
assistent, ils recueillent des lettres. Ils ne seront pas autorisés à les
accompagner sur les lieux d’exécution. Les corps seront inhumés dans différents
cimetières, dans des tombes anonymes. Mais la dispersion n’a pas empêché que
les tombes des otages soient fleuries dès les premiers jours et pendant toute
la durée de la guerre. La résistance ! Construite dans la douleur, dans le
courage, dans le sacrifice, dans la solidarité,
pour donner un sens qui perdure. Le sens de l’esprit de résistance
toujours d’actualité.
Jean –Marie PHILIBERT
Et pour le poète Réné Guy Cadou :
Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandations à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au-dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont pas des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.
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