les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 29 novembre 2021

Faut-il que la SECU devienne grande ?

 

Faire « grandir » la sécu : pourquoi ?

 

L’idée d’une extension du régime de base de la sécu est relancée par le pouvoir

Il y a des chances ? des risques ? que nous en entendions parler bientôt dans le cadre de la campagne présidentielle de Macron : un projet de Grande Sécu. Véran y travaille quand la pandémie lui donne du temps, des rapports sont en préparation avec des fuites régulières pour préparer les esprits, pas nécessairement pour les éclairer. De quoi s’agit-il ?

Actuellement

Actuellement pour faire face à vos dépenses de santé, vous avez l’assurance-maladie obligatoire et pour beaucoup d’entre vous une complémentaire santé (pour 96% de la population). L’assurance obligatoire est alimentée par vos cotisations salariales, mais aussi par la CSG. Les versements aux complémentaires sont dépendants du choix de la complémentaire et des options choisies. Vos remboursements émanent de ces deux organismes. L’objectif affiché est dans un souci d’économie, de rationalisation de faire prendre en charge par le régime de base de la sécurité sociale une partie importante  des remboursements  assurés par les complémentaires (ticket modérateur, dépassements d’honoraires,  lunettes, prothèses, séjour à l’hôpital…). Cette construction duale coute cher, suppose un double traitement, des frais de gestion importants, des inégalités. Des perspectives très vertueuses et peut-être séduisantes pour des défenseurs de la sécu.

Attention

Si ce n’est que cette grande sécu ne pourra pas débourser plus d’argent qu’elle n’a, qu’il n’est rien dit de ces ressources qui par l’impôt ou les cotisations ne viendront que des assurés eux-mêmes, que le souci de peser  sur les niveaux de remboursement sera constant, ainsi que la tentation de réduire son intervention à la portion congrue.  Ce qui reste de gestion syndicale de la sécu passera sans aucun doute à la trappe, et la sécu s’éloignera un peu plus du monde du travail. Les aménagements apportés par les complémentaires ne seront plus possibles face à une telle étatisation du système qui nourrit les craintes des syndicats, des professionnels de santé et des mutuelles elles-mêmes dont ils ne faut pas oublier qu’elles furent avant  1945 des institutions qui ont servi de berceau à la Sécu.

Par contre ce projet qui pourrait être au cœur d’un second mandat de Macron met dans le paysage des ambitions déjà préalablement au cœur de la réforme des retraites : une prétention à l’universalité qui ne coûte pas grand-chose, et peut-être à une tentative de séduction (d’enfumage ?) d’un électorat sensible aux questions sociales. Avec le TC vous êtes prévenu.

Jean-Marie Philibert.

 

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