les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 14 novembre 2021

panpancucu

 

Tout seul

Macron a parlé…D’abord il y a la forme, elle a du sens. Tout seul face à une caméra qu’il fixe pour donner le sentiment qu’il nous regarde dans les yeux et crée ainsi une relation personnelle. Le monologue est lent, cadencé, avec un verbe choisi, mais accessible à tous, à la fois faussement modeste et ambitieux, toujours sûr de lui. C’est sans doute Bribri qui a formaté la posture, le débit, l’intonation présidentielle, faite pour en imposer.  Plus besoin de journalistes entre le président et nous, plus besoin de mise en scène visible. Les paroles, les décisions le pouvoir personnel à l’état brut.

Ils n’ont pas tous un lider aussi fortiche

Dans ces temps préélectoraux, il est essentiel de donner l’image d’un chef d’état déterminé à le rester, même s’il n’en a encore rien dit. D’où l’accent mis sur ce qui reste une préoccupation majeure des Français la pandémie, la cinquième vague de Covid 19, sur son rôle de chef de guerre qui a déjà su en partie maîtriser l’ennemi et sur sa capacité à nous mener à la victoire définitive, beaucoup plus efficacement que les pays qui nous entourent,  qui, sous-entendu, n’ont pas la chance d’avoir à leur tête un lider aussi fortiche.

Et donc sur ce chapitre, une annonce attendue : les risques qui persistent (augmentation du taux d’incidence et remontée des hospitalisations) et la capacité à y faire face, et en particulier pour les plus de 65 ans et les personnes co-morbides imposent la nécessité d’une troisième injection de vaccin dans la mesure où, six mois après les deux premières doses, l’immunité diminue fortement.

Le vrai visage

 Et là la pédagogie fait brutalement place à l’autoritarisme, à l’infantilisation des récalcitrants. Si l’on n’obéit pas au chef, plus de passe sanitaire, plus de café, de restau, de cinéma, plus de vie sociale… Punis ! Alors que ces plus âgés ont été les premiers à se faire vacciner, à initier un mouvement qui a conduit à ce qu’une grande majorité de la population soit vaccinée. Le masque de la bienveillance, de la confiance, de la solidarité est brutalement remplacé par le visage d’un autoritarisme qui n’a pas lieu d’être et le Macron se révèle pour ce qu’il est, un Jupiter au petit pied, prétentieux et inconscient de ses bêtises.

Aux manques, aux errements, aux erreurs précédentes, à la sottise qui a consisté à nourrir un mouvement anti-vax, aujourd’hui en voie d’essoufflement, il en ajoute une couche qui ne peut que le réactiver et produire les effets inverses à ceux escomptés. Il n’a rien compris !

Papancucu

Le panpancucu prend le pas sur la persuasion, la conviction, la confiance et la lucidité :le citoyen serait un imbécile qui ne serait pas capable de se prendre en main. Et devant cet empressement de Macron à nous refaire le coup du passe sanitaire, qu’il envisage sans doute de proroger ad vitam aeternam, on prend conscience que les pouvoirs solitaires sont toujours très dangereux pour la démocratie. Et que cela reste insupportable.

D’ailleurs si vous avez suivi son discours, la suite du propos n’a été qu’un hommage rendu à son action passée sur les plans éducatif, économique, social, sanitaire, sur les aides consenties à toutes les populations pour préparer les échéances électorales. Sans rien entendre des tensions qui s’exacerbent sur le pouvoir d’achat,  sur la misère qui détruit les services publics, sur les souffrances sociales insupportables.

Il rend ainsi hommage à sa « démocratie toute personnelle » qui en approchant du terme d’un quinquennat marqué par de nombreuses luttes sociales fait la démonstration qu’elle n’a rien vu, rien entendu, rien compris au gouvernement d’un peuple, certes difficile et exigeant, mais soucieux de garantir, accroître, enrichir sa capacité à prendre son destin en main, dans des formes qui permettent à la voix de chacun et de tous de se faire entendre. Ce qui impose d’en finir définitivement avec les pouvoirs personnels de toutes sortes qui nous vole notre oxygène. Pour reconstruire une véritable démocratie.

Jean-Marie Philibert

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire