les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 12 avril 2012

Dans la république des enfants....


Dans la république des enfants ...
Dans la république des enfants ça s’agite beaucoup à l’approche des présidentielles. Les discussions sont très animées dans les cours de récréation.
-Sarko, il est nul ! il ment comme il respire : il veut rien changer, mais il dit qu’avec lui ça va changer. Il est bête : il a pas compris que c’est lui qu’on veut changer. A la maison, dès qu’il est à la télé, avec ma sœur, on tire la langue et on tourne le dos. Ma sœur même, elle dit que sa petite Giulia est à plaindre parce que, dans son palais de l’Elysée, elle a pas de copines, et qu’entre une grande duduche et un petit agité, nerveux et plein de tics, elle s’ennuie. Son frère aussi il s’ennuie tellement à l’Elysée qu’il tire des fléchettes sur les gendarmes qui sont devant la porte. Moi, si je tirais des fléchettes sur la voisine, mon  père il m’en mettrait une trempe. Ouais ! Mais mon père il a des principes. Et il est pas président bling-bling. Mon père, il est de gauche, même qu’il dit « plus à gauche que moi y a pas ». Ma mère aussi elle est de gauche, mais elle gronde souvent mon père, parce que quand il fait des choses  pour le ménage, elle le trouve trop gauche. On se marre à la maison, même si l’on a pas beaucoup de sous. Ma grande sœur, elle aimerait qu’on en ait davantage, ma mère aussi d’ailleurs.
Un bateau ou un pédalo ?
-C’est pour ça que vous êtes de gauche chez vous, c’est parce que vous n’avez pas de sous.  Pour en avoir il faut être de droite ! Moi, mon père et ma mère ils sont riches. Ils ont plein de voitures et de bijoux en or. Mon père il a même une Rolex comme le président. Ils m’ont dit qu’avec Sarkozy ils étaient devenus encore plus riches et qu’ils ont envie de continuer à s’enrichir encore un peu pour nous mettre mes frères et moi dans l’enseignement privé et pour se payer un bateau…
-Un bateau ! Même pas vrai… ta mère, elle a dit à ma mère que ton père, il sait pas nager et que ses affaires, c’est pas brillant-brillant. Si tu crois que Sarko il va te payer un bateau…
-Hollande, à toi, il pourra te payer qu’un pédalo, parce que lui, c’est le roi des pédalos. C’est Mélenchon qui l’a dit.
-Moi, ma mère, mon père, mon grand frère, c’est pas un bateau qu’ils veulent. Ils disent que les galères, ils les connaissent toutes. Ils veulent un vrai boulot. Ils disent qu’avec un vrai boulot on peut s’acheter autre chose que des patates, des nouilles ou des conserves. Même que mon grand frère, il m’a dit que la nuit, il fait des rêves d’une chambre où il aurait plein de téléphones portables et d’ordinateurs,  alignés comme dans les grands magasins…
Il faut bien travailler à l’école !
-Moi, ma mère elle dit que pour avoir tout ça, il faut bien travailler à l’école….
-Ouais, mais pourquoi qu’avec Sarkozy, il y en a plein qui travaillent  bien à l’école,  et qui n’ont rien…
-Même qu’il y en a qui travaillent bien, qui n’ont rien, même pas des papiers, et qu’il veut les renvoyer en Afrique ou ailleurs…
-Moi, je suis petit,  je comprends pas bien toute la politique, mais à la télé, il y a ceux que j’écoute, qui m’intéressent, parce que je sens que je peux avoir confiance, et les autres, ceux qui veulent  nous embrouiller, nous rouler dans la farine. A droite, ils ont beaucoup trop de farine. Et puis la farine, il faudrait pas la gaspiller comme ça parce qu’il y en a qui n’en ont pas assez. Même qu’ils vont au resto du cœur. Ma mémé, elle dit que c’est une honte et elle a raison. Ma mémé, elle est bonne comme le  bon pain que l’on fait avec la bonne farine, et elle ne supporte pas que l’on manque de pain. Elle est généreuse, ma mémé, c’’est elle qui me garde, qui me protège, qui m’élève comme ils disent les grands. Je crois qu’elle m’élève bien, comme ça je vais grandir-grandir … Et ma mémé je sais que vous avez deviné pour qui elle va voter… Pour celui qui, comme elle, est généreux et pas égoïste pour deux sous. Pour celui qui veut que ça change pour de vrai ! Pour celui qui ne veut plus que l’on gaspille la farine, mais qui veut qu’on la partage.
Jean-Marie PHILIBERT.

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