Le temps de construire
Vous ne trouvez pas que cette visite de l’agité-président à
Rivesaltes et à Bompas avait des allures de fin de règne : c’était une
tentative désespérée et impossible de récupérer quelques voix du côté des nostalgiques de l’Algérie
française, combat éminemment progressiste.
Dix minutes consacrées à la visite du camp de Rivesaltes (beaucoup
y furent « retenus » beaucoup plus longtemps), c’est une durée
emblématique de l’intérêt de Sarkozy et de son équipe pour le travail de
mémoire. Il a d’ailleurs raison de croire que plus la mémoire sera courte, plus
il aura de chances d’éviter la veste qui l’attend chez son tailleur au soir du
6 mai. Et puis toujours cette obsession du temps : faire et dire à la
vitesse grand V à quelques jours de l’échéance de son mandat ce qu’il n’a pas
eu le temps de dire et de faire pendant les cinq années qui ont précédé. Que
l’état français avait une responsabilité dans le sort réservé aux harkis (tu
parles ! c’est devenu une vérité historique). Que l’état allait participer
financièrement au mémorial de Rivesaltes (c’est une promesse … verbale de plus).
Du temps perdu …
Dans cette hantise du
temps, il a entraîné tous les pontifes locaux de l’UMP qui savent aussi que leur
temps est compté … et que l’heure des comptes à rendre va sonner. Tous les élus
locaux de droite étaient là, en ringuette, le sourire crispé, le doigt sur la
couture du pantalon, bien propres sur eux, prêts à applaudir aux moindres
propos présidentiels. Ils savaient qu’ils auraient droit aux petits fours à
l’issue de la cérémonie et ils étaient conscients que c’etaitt peut-être une
des dernières occasions de se retrouver… autour du buffet et au pouvoir, ou à
ce qu’il en reste. Le temps presse.
Ils ont voté toutes les lois, tous les projets, tous les
budgets de l’agité, les Calvet, Mach, Siré, Irles : le cop d’escoumbre,
ils le méritent aussi. Ils le méritent
même doublement pour leur suivisme aveugle et pour leur obstination à tenter de
nous prendre à intervalles réguliers pour des imbéciles par des propositions
d’une nullité affligeante. Entre bécassine du lac qui cache sa vacuité
politique derrière un sourire commercial figé,
entre le colosse de Pollestres qui ne voit la femme que derrière les
fourneaux, entre le grand penseur de la
Salanque qui ne sait pas ce que sont la psychologie, la sociologie et la
géologie, une grande connivence existe qui ne rehausse pas l’image de notre
département. Elle devrait les conduire à aller ensemble commander aussi une
belle veste pour le mois de juin. Il est temps de les réveiller. C’est
l’heure ! Le rêve est fini. Par notre pugnacité, par notre détermination,
par notre unité, aidons-les à se refaire une garde-robe.
Au temps gagné…
Le temps en a marre de stagner, il faut avancer, il faut en
finir avec les obstacles à la construction de l’avenir, il faut passer au temps fait pour l’humain,
fait pour le progrès social, pour les
avancées sociales, pour les droits nouveaux. Le temps de
construire !
Le temps de construire, le Front de gauche le prépare depuis
des mois et des mois. Le temps de construire, les luttes sociales
l’exigent depuis des années. Le temps de construire, les rassemblements de
la Bastille, de Toulouse, du Prado en montrent l’attente impatiente. Le temps
de construire est notre temps à nous tous, le temps pour sortir des difficultés
et pour transformer la société. Tout reste à faire. Ce sera notre tâche. Une
tâche patiente, opiniâtre et résolue … aux antipodes de la fébrilité de la
campagne de l’agité-président qui ne s’est même pas rendu compte que c’était à Bompas, là où l’on fête
l’escargot et sa naturelle lenteur, qu’il tentait de donner un coup
d’accélérateur à sa campagne. Jusqu’au bout il aura tout faux !
Pour nous dimanche, il sera grand temps de construire !
Jean-Marie Philibert.
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