les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 7 avril 2012

dire et faire


Dire … et faire
Il y avait des lustres que les candidats de mon cœur et de ma raison  (tous les deux situés à gauche toute) n’avaient pas bénéficié d’autant de sollicitude  de la part de journalistes bien pensants (bien pensant, c’est une expression toute faite qui peut dire le contraire de ce qu’elle dit).
Et tous ou presque de dire du bien de Mélenchon. Nous au TC, il a eu depuis le début droit à notre sollicitude et même un peu plus. Voir tous les bavasseurs habituels de l’idéologie de la soumission, tous les plumitifs-courtisans connus et reconnus du pouvoir en place dire du bien du candidat qui prône l’insurrection civique éveille en moi quelques soupçons. J’ai du mal à croire en leur sincérité et je crains quelques turpitudes ou quelques entourloupes dans leur discours. Ils ont tellement été la voix de leur maître, que je sens dans leurs propos une main qui veut jeter le trouble à gauche (j’encense Mélenchon pour enfoncer Hollande) et tenter de sauver ce qui peut l’être d’un pouvoir vacillant. Et j’apprécie hautement l’attitude lucide de Mélenchon, de toute son équipe, qui garde la tête froide et qui ne cesse de rappeler les véritables enjeux de l’élection : chasser Sarkozy pour faire une authentique politique de gauche et ce qu’elle signifie de changements réels dans la vie des gens.
Ne pas finir exsangues et immolés !
Il faut chasser le Sarkozy partout où il se trouve si l’on veut mettre un coup d’arrêt à la politique la plus antisociale que nous ayons connue depuis longtemps, si l’on veut voir disparaître les pratiques autocratiques qui dénaturent notre démocratie, si l’on veut rassembler et non exclure, si l’on ne veut pas finir avec les Grecs, les Portugais, les Espagnols, les Italiens et tous les autres, exsangues et  immolés pour des décennies sur l’autel des sacrifices consentis ( ?) à la finance internationale.
Le Sarkozy est d’autant plus dangereux qu’il se sait traqué. Il menace même de quitter la politique en cas de défaite : tu parles des vacances que ça va nous faire…
Encore que nous n’avons pas intérêt à rêver ni avant, ni pendant, ni après les élections. Les vacances ce sera pour beaucoup plus tard. Changer de président ne signifie pas obligatoirement changer de politique. Les changements à la marge, dans les mots, dans les manières, dans les formes, peuvent parfois camoufler la permanence des tendances lourdes qui font du capitalisme l’horizon indépassable de notre avenir politique. Ne pas vouloir comprendre que le combat se situe à ce niveau-là signifie tout simplement que l’on ne se met pas en situation de le gagner. Hollande ne doit pas chercher ailleurs que dans ses atermoiements  les raisons de son effritement.
Une religion économique à laquelle les économistes sont de moins en moins nombreux à croire.
Faire des marchés financiers et des contraintes qu’ils imposent  le nouveau surnaturel de ce 21° siècle est l’antienne de tous les réactionnaires qui veulent préserver l’ordre (ou le désordre, ai-je plutôt envie d’écrire) dominant contre les vents et les marées de la contestation. Toute politique de gauche digne de ce nom doit prendre ses distances avec cette religion économique à laquelle d’ailleurs les économistes eux-mêmes sont de moins en moins nombreux à croire.
Dans une pleine page du Monde du 30 Mars qui l’interviewe, François Hollande parle de tout, sauf du pouvoir d’achat, sauf des salaires, sauf de la retraite, sauf de la lutte contre le chômage, sauf de la politique sociale. Les silences sont éloquents et la force de Mélenchon est dans sa capacité à dire, à dire tout ce qui fait la dureté de notre vie, à dire tout ce qu’il faut refuser, à dire tout ce qu’il faut changer. Dire ce que l’on veut faire, ce que l’on va faire, ce devrait être une démarche politique élémentaire. C’est un moment essentiel de l’éveil des consciences, c’est le moyen d’enraciner dans l’action collective tous ceux qui se reconnaissent dans un tel discours et qui aspirent à passer rapidement aux actes. ET c’est la meilleure assurance pour qu’on le fasse vraiment … ensemble.
Mélenchon ! Présidons !
Le dire, c’est bien,  le faire, c’est mieux !
Jean-Marie PHILIBERT.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire