Quand la Préfète au champ rêve
de devenir la Mère Fouettard
Rappel des épisodes précédents
dont le TC s'était fait l'écho : l'arrivée dans le département de Josiane Chevalier, préfète de son état et
grande amoureuse des terres catalanes qu'elle s'est mise à parcourir en tous
sens à la rencontre de ses sites, de ses habitants avec une admiration
non-contenue et dirons-nous justifiée, foi de catalan. ! A l'occasion nous nous
étions permis de lui signaler quelques lieux qui, au delà du pittoresque,
étaient des lieux de friction et de difficultés sociales où l'intervention d'un
représentant de l'état pouvait être utile. Nous avions le sentiment d'une
écoute plutôt favorable.
Une
mue
Mais des événements récents ne
peuvent que nous inquiéter sur une évolution moins bucolique de l'intervention
préfectorale. Certes nous connaissons les contraintes de la fonction, les
impératifs qu'impose le maintien de l'ordre public, mais un certain nombre de
faits tangibles semblent indiquer plus qu'un raidissement certain, une mue qui
va à l'encontre de traditions départementales solidement ancrées.
Ainsi de l'interpellation de
militants dénonçant la politique israélienne sur un parking de supermarché :
c’est une pratique nouvelle et injustifiée qui ne peut que nous inquiéter. Y
avait-il menace, outrage ?, Ou plus simplement expression sincère du refus
d'une complaisance coupable envers l'état d'Israël qui s'assied allègrement et
avec toutes les violences adéquates sur les droits du peuple
palestinien.
Avec Manu aussi
Ce zèle intempestif est aussi à
mettre en relation avec ce qui s'est passé à Perpignan, lors de la venue du
premier ministre pour ĺ’inauguration du Mémorial de Rivesaltes. Ce jour-là Manuel
et sa clique dînaient en préfecture : il ne fallait surtout pas que ces agapes
soient troublées par les rumeurs inattendues d'un peuple mécontent. Or des
organisations syndicales, mal pensantes, la cgt, la fsu avaient appelé à un
rassemblement au pied du Castillet. Elles étaient décidées à faire du bruit. Au
grand dam de la préfecture, et de l'entourage du premier ministre qui avait
bloqué la place avec des camions-boucliers (dans la crainte d’une insurrection
populaire sans doute ?) avec plein de robocoops partout, casqués et prêts au
combat. Ils l’auraient gagné sans peine, ils étaient plus nombreux que les
manifestants. Interdiction fut faite d'utiliser la sono, avec menace de saisie
en cas de désobéissance. Manuel est très sensible des oreilles. Son amour avec
le peuple doit être silencieux.
Un
panpan-cucu
Ils n'en fallait pas plus à
notre préfète pour accélérer sa mue et prendre sa plume pour un petit
panpan-cucu en direction des syndicats en leur rappelant que la pratique en
cours dans le département (les organisations syndicales ne demandent aucune
autorisation de manifester, elles utilisent ce droit fondamental en fonction
des nécessités et rendent publique leur décision) devait être remise en cause
et que toute manif devait avoir l'aval des services de police.
J'ai plus de quarante ans ,y picous, de manifestations en tous genres au
compteur ; beaucoup de préfets ont tenté de nous impressionner avec ce genre de
demande, aucun n'y est parvenu. Gageons que les mauvaises habitudes vont perdurer.
D'autant qu'elles ont permis que toutes les manifs, des plus massives au plus
discrètes, se passent sans incident.
Et que les incidents sont si
vite arrivés quand chacun y met de la mauvaise volonté!
Au TC nous pensons que les
clameurs de la rue sont aussi nécessaires à la démocratie que l'est le calme de
la campagne à notre sérénité, qu'il ne sert à rien de vouloir les faire taire,
qu'il peut même être utile de les entendre et de les écouter.
Pour un premier ministre, comme
pour une préfète.
Jean-Marie PHILIBERT.
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