les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 9 novembre 2015

la mere fouettard



Quand la Préfète au champ rêve de devenir la Mère Fouettard

Rappel des épisodes précédents dont le TC s'était fait l'écho : l'arrivée dans le département de  Josiane Chevalier, préfète de son état et grande amoureuse des terres catalanes qu'elle s'est mise à parcourir en tous sens à la rencontre de ses sites, de ses habitants avec une admiration non-contenue et dirons-nous justifiée, foi de catalan. ! A l'occasion nous nous étions permis de lui signaler quelques lieux qui, au delà du pittoresque, étaient des lieux de friction et de difficultés sociales où l'intervention d'un représentant de l'état pouvait être utile. Nous avions le sentiment d'une écoute plutôt favorable.
Une mue
Mais des événements récents ne peuvent que nous inquiéter sur une évolution moins bucolique de l'intervention préfectorale. Certes nous connaissons les contraintes de la fonction, les impératifs qu'impose le maintien de l'ordre public, mais un certain nombre de faits tangibles semblent indiquer plus qu'un raidissement certain, une mue qui va à l'encontre de traditions départementales solidement ancrées.

Ainsi de l'interpellation de militants dénonçant la politique israélienne sur un parking de supermarché : c’est une pratique nouvelle et injustifiée qui ne peut que nous inquiéter. Y avait-il menace, outrage ?, Ou plus simplement expression sincère du refus d'une complaisance coupable envers l'état d'Israël qui s'assied allègrement et avec toutes les   violences  adéquates sur les droits du peuple palestinien.
 Avec Manu aussi
Ce zèle intempestif est aussi à mettre en relation avec ce qui s'est passé à Perpignan, lors de la venue du premier ministre pour ĺ’inauguration du Mémorial de Rivesaltes. Ce jour-là Manuel et sa clique dînaient en préfecture : il ne fallait surtout pas que ces agapes soient troublées par les rumeurs inattendues d'un peuple mécontent. Or des organisations syndicales, mal pensantes, la cgt, la fsu avaient appelé à un rassemblement au pied du Castillet. Elles étaient décidées à faire du bruit. Au grand dam de la préfecture, et de l'entourage du premier ministre qui avait bloqué la place avec des camions-boucliers (dans la crainte d’une insurrection populaire sans doute ?) avec plein de robocoops partout, casqués et prêts au combat. Ils l’auraient gagné sans peine, ils étaient plus nombreux que les manifestants. Interdiction fut faite d'utiliser la sono, avec menace de saisie en cas de désobéissance. Manuel est très sensible des oreilles. Son amour avec le peuple doit être silencieux.
Un panpan-cucu
Ils n'en fallait pas plus à notre préfète pour accélérer sa mue et prendre sa plume pour un petit panpan-cucu en direction des syndicats en leur rappelant que la pratique en cours dans le département (les organisations syndicales ne demandent aucune autorisation de manifester, elles utilisent ce droit fondamental en fonction des nécessités et rendent publique leur décision) devait être remise en cause et que toute manif devait avoir l'aval des services de police.
J'ai plus de quarante ans  ,y picous, de manifestations en tous genres au compteur ; beaucoup de préfets ont tenté de nous impressionner avec ce genre de demande, aucun n'y est parvenu. Gageons que les mauvaises habitudes vont perdurer. D'autant qu'elles ont permis que toutes les manifs, des plus massives au plus discrètes, se passent sans incident.
Et que les incidents sont si vite arrivés quand chacun y met de la mauvaise volonté!
Au TC nous pensons que les clameurs de la rue sont aussi nécessaires à la démocratie que l'est le calme de la campagne à notre sérénité, qu'il ne sert à rien de vouloir les faire taire, qu'il peut même être utile de les entendre et de les écouter.
Pour un premier ministre, comme pour une préfète.
Jean-Marie PHILIBERT.

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