les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 16 novembre 2015

l'écriture et l'émotion



L’écriture et l’émotion
L’écriture et l’émotion… La mort et les mots …  La balance est inégale devant l’énormité de la tuerie, devant l’innocence des victimes, devant la montagne de douleurs que leur disparition ou leurs blessures entraînent. Et les mots ne sont qu’un très faible recours, leur pouvoir est dérisoire, et à l’heure qu’il est, ils ne peuvent que nous dire bien peu de choses aptes à nous aider à comprendre ce qui s’est passé. Et pourtant c’est par eux que passe notre solidarité. A eux de dire notre engagement à préserver, défendre, promouvoir notre humanité en plein milieu d’un déferlement jamais vu ici d’inhumanité.
Parce qu’ils n’ont d’autre ambition, ces abrutis absolus et ces sauvages sanguinaires que de nous amener à en douter de cette humanité que nous tentons chaque jour de construire !
Vivre
Ne cédons aucun pouce de terrain, balayons les hésitations de ceux  qui ont peur,  faisons en sorte que chacun tienne  entièrement son rôle, gouvernement, pouvoirs publics, forces politiques syndicales, associatives, dans un souci d’unité renforcée, mais jamais sans perdre de vue ce qui est le cœur de notre humanité, notre lucidité toujours présente, notre liberté toujours plus exigeante, notre engagement de citoyen irréductible à aucun autre. C’est le noyau de notre atome à nous auquel il nous faut nous ressourcer sans cesse. Elles nous poussent à dire notre compassion et notre colère. Elles ne sauraient pas mieux s’exprimer qu’en descendant dans la rue. Et je reste persuadé que c’est là que doit se faire la politique la plus efficace pour couper l’herbe sous les pieds des fauteurs de mort et de haine, dans une mobilisation populaire qui assimile l’aspiration du plus grand nombre à vivre, ici et maintenant, dans la paix, la sécurité, la démocratie.
Qu’il faille dans le même temps traquer l’état islamique et ses acolytes partout où ce sera nécessaire et se servir de tous les moyens dont nous disposons, c’est une évidence, mais qui n’aura sa pleine efficacité que si  nous cessons nos atermoiements envers ceux qui ont avec cette barbarie à l’œuvre des attitudes, parfois plus qu’ambiguës. Il ne servirait à rien d’ignorer un état de guerre, malheureusement réel. Mais il serait tout aussi vain de croire que seule la logique guerrière nous sortira de l’impasse dans lequel depuis des années nous nous laissons enfermer. En la matière la puissance guerrière ne fera pas tout et toute notre technologie restera impuissante devant des bombes humaines fanatiques qui ont choisi le massacre, et d’abord le leur, comme seule perspective d’avenir.
Même pas peur
Qu’il faille nous protéger face à cette folie meurtrière, bien sûr ! L’état d’exception doit-il devenir la nouvelle norme ? Notre univers doit-il se limiter aux mesures de sécurité, aux précautions en tous genres qui ne peuvent que restreindre nos libertés ? Je comprends les pouvoirs publics qui craignent les manifestations de solidarité, mais je suis résolument avec les parisiens qui dès le samedi sont venus exprimer leur soutien, leur compassion, leur engagement, avec, ici ou là, cette pancarte, lancée comme un défi à ceux qui veulent voir proliférer nos craintes : Même pas peur !
Après les tragiques épisodes de Charlie hebdo et du super marché casher, la violence se fait maintenant plus aveugle et sanguinaire pour nous contraindre à accepter le Mal absolu, sa cohorte de maux tangibles et douloureux qui l’accompagnent et qui touchent les victimes et leurs proches. 
Comme pour nous le rendre imparable !  En faire comme une punition du ciel.
Le plus bel hommage que l’on puisse leur rendre à toutes ces victimes innocentes est de trouver tous ensemble, des réponses qui combattront le mal, en éradiqueront les causes, s’attaqueront aux désordres du monde. Ils ont pour noms, la pauvreté, l’inégalité, l’injustice, le fanatisme, la misère, la servitude et l’oppression. Ailleurs, et ici.
Jean-Marie Philibert.
















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