Le front
républicain … ou une politique de gauche ?
Comment faire pour ne pas parler de l’essentiel ?
L’essentiel, c’est, lors d’élections régionales, la définition d’une politique
à mener, qui dans un cadre régional, mais pas seulement, répondrait aux besoins
sociaux, politiques, économiques, humains, recensés, exprimés, observés. Ils ne
sont pas difficiles à découvrir : ils crèvent l’écran, comme on dit au
cinéma. Le plus criant : le chômage à combattre autrement qu’avec des
incantations, la précarité, les inégalités entre les personnes, mais aussi
entre les territoires, les difficultés du monde agricole, les difficultés des
services publics, le retard des réseaux de communication, les routes, la
formation… La liste n’est pas exhaustive : la vie démocratique au plus
près des citoyens …
Eh bien ! Non, Ces questions n’ont plus cours. Pas plus
que le nouveau découpage des régions, pas plus que le fait que certaines (la
nôtre) n’ont plus d’identité. Au centre de tout, parce que des sondages placent
le Front National en bonne place dans des zones où la crise a produit des
effets catastrophiques, la seule question qui obsède les chantres de la droite
sarkozienne et ceux du « socialisme guimauve » : quelle
combinaison mettre en place au second tour pour empêcher Marine et ses troupes
de prendre pieds dans les exécutifs des régions ? Désistement, front
républicain, consignes de faire barrage ? Les manœuvres sont en cours.
Un aveuglement
coupable.
Certes, la question est d’importance et l’arrivée du FN à la
tête des conseils régionaux ne serait pas sans conséquences dramatiques sur les
politiques mises en œuvre. Il faut
combattre les tentations fascistes partout où elles se présentent. Mais le faire
sans l’analyse politique de ce qui les renforce est au mieux sans effet, au
pire un aveuglement coupable face à des menaces réelles. Le faire sans mettre
en cause les politiques sociales et économiques conduites à tous les niveaux et
les cortèges de désespérances sociales, de relégations de pans entiers de
population, d’exclusion des masses de démunis, de remises en cause du pouvoir
d’achat, des droits sociaux conduira à ce que, les mêmes causes produisant les
mêmes effets, les populations ne se sentant plus concernées aillent chercher
dans les formes du racisme ordinaire, dans la haine des autres, dans les
simplifications imbéciles un défouloir politique mortifère pour la démocratie,
pas seulement locale. L’ambition du FN ne se limite pas aux régionales. Le
parti socialiste a d’énormes responsabilités en la matière et en donnant à la
campagne la tournure qu’il lui donne semble mal augurer de sa capacité à être
un rempart efficace.
Le sursaut ne peut venir que des forces qui dans une
perspective largement progressiste et démocratique veulent se servir de ce
moment électoral pour imposer des changements qui réorienteraient les
politiques menées dans le sens d'une réponse sans ambiguïté à la revendication
d’un mieux-être.
Ces forces existent, elles se sont rassemblées dans une
orientation fortement unitaire et nettement marquée à gauche autour du parti
communiste et du front de gauche avec l’ambition de bâtir du nouveau. L’utilité
première est là.
JMP
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