les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 30 octobre 2018

Sur la municipalité de Perpignan


Qu’ont-ils fait ? Que feront-ils ?

Gardez la place est leur principal souci…

Ils sont dans les startingblocks, ils alimentent la presse locale de leurs ambitions de rester kalife encore et toujours (Pujol), de prendre sa place (Grau, Amiel en rêvent depuis longtemps), de dézinguer les concurrents en jouant une nouvelle partition de la valse des étiquettes. Que la ville puisse basculer dans les mains de l’extrême droite ne les concerne qu’en parole. Quant à la politique à mener pour la ville, c’est silence radio… Il n’y a pas de politique au numéro que vous avez demandé. Comme il n’y a aucune analyse de ce qui a été fait pendant des années et de l’état de délabrement dans lequel la ville se trouve.

Fantomatique

Une ville c’est un centre,  un cœur qui bat à un rythme soutenu avec une animation régulière, des commerces dynamiques ; quand en plus il est marqué par une histoire inscrite dans les bâtiments, il ne semble pas difficile d’en faire un lieu attrayant. A Perpignan, en l’espace de quelques années, en dehors de quelques moments privilégiés, le centre est devenu un lieu souvent fantomatique où les devantures ferment dans des rues entières pour ne plus ré-ouvrir, où les commerces attractifs ont plié boutique et où dès six heures du soir les rues sont désertes. Mais cela n’émeut pas les sortants qui semblent vivre hors sol.

Prenons l’exemple des aménagements de certains lieux publics, des travaux réalisés, des dispositions prises, pensez-vous utile de débattre avec les populations concernées de leurs attentes, de leurs besoins quotidiens, des gènes provoquées, de la nécessité de ne pas les faire durer au-delà du raisonnable. Vous rêvez, ici on sait quand ça commence et puis ça finira bien un jour… le jour où peut-être cela recommencera, comme au boulevard Clémenceau. On pourrait multiplier les exemples d’incompétence. Ainsi le square Bir Hakeim est tourné et retourné dans tous les sens, avant de pouvoir accueillir à nouveau les promeneurs Pendant ce temps, les quartiers souffrent et périclitent. Les populations avec.

On rase… pas gratis

Quand on se lance dans d’audacieuses politiques de rénovation, c’est pire encore, on rase, on défigure, on n’écoute personne, voir Saint Jacques, et il faut que le Préfet vous tape sur les doigts. Que dire des inepties dont la ville porte le traces : une gare TGV qui a tué le quartier de la gare, des parkings souterrains inutilisables (c’étaient des idées géniales des Alduy père et fils), des grandes surfaces commerciales qui prolifèrent dans toutes les périphéries défigurant la ville.

Mais on est dans un archipel, nous avons nos îles pour rêver. Une politique de l’imaginaire qui nous coûte très cher (voir les impôts).

Mais pour le réel : l’incapacité à traiter des problèmes quotidiens des perpignanais, comme la circulation automobile, le stationnement semble irrémédiable. On se défausse sur l’agglo, où les mêmes gèrent avec la même incompétence, pour mieux cacher ses renoncements. Comme l’absence de politique sociale digne de ce nom, de politique du logement, de politique d’aide aux plus défavorisés, de politique des transports  et j’en passe.

Par contre dans les domaines du clientélisme on est les champions, avec l’espoir qu’il va permettre que la fête continue. Quant à la démocratie, il peut arriver que l’on s’assied dessus, Rappelez-vous les chaussettes.

Une autre politique est possible aux antipodes des projets ségrégatifs de la droite et de son extrême. Elle se situe à gauche, elle serait juste et sociale,  et elle a besoin de nous tous.

JMP

lundi 29 octobre 2018

un potpourri


Un potpourri…

Les billets d’humeur auxquels vous avez presque échappé

Commençons par la sottise du Roi d’Arabie qui pour éliminer un journaliste-opposant le fait convoquer dans son consulat d’Istanbul où il envoie une équipe de bouchers le couper en tranches pour être sûr qu’on ne parlera plus de lui. C’est raté : il n’a jamais été plus connu ! Il est nul !

Les faux culs

La suite, c’est le bal des faux culs : Erdogan et Trump, l’un est le grand chef de la Turquie, et pour cause, il a rempli ses prisons de tous ses opposants réels ou supposés, il a mis au chômage des milliers  de fonctionnaires et il se rêve en réincarnation du grand Sultan, l’autre est le président des States et il croit ses pouvoirs proportionnels à sa sottise et à sa vulgarité qui sont immenses. Eh bien tous les deux veulent faire comprendre au Roi d’Arabie que ce qu’il fait, ce n’est pas bien. Ils veulent lui donner une leçon de morale. Parce que vous avez bien senti chez ces gens un souci constant de la morale. On ne se refait pas quand on est un honnête homme.

Et l’Europe

Revenons dans nos terres européennes où ce n’est pas triste non plus : vous avez vu ce député facho italien qui n’a pas supporté le discours critique de Moscovici, commissaire européen, et qui, après l’avoir écouté, s’est précipité sur le texte du discours pour le piétiner avec rage, une façon élégante de la nouvelle classe politique italienne pour participer au débat d’idées. Là aussi il y aurait de quoi disserter. Même Mosco, lui d’habitude si calme, pour ne pas dire mou-mou, a vu rouge (enfin presque rose). Mais passons.

Rapprochons-nous de chez nous, Valls à la conquête de Barcelone, une aventure à raconter. Si ce n’est que les Barcelonais eux-mêmes ne semblent pas avoir envie d’en dire grand-chose et qu’ils ne semblent pas enclins à récupérer un produit frelaté de la politique française, même introduit par une starlette (?) richissime de la bourgeoisie locale. Il n’y a que l’Indep qui se sent obligé de faire des ronds de jambes devant l’impétrant. Je n’en vois pas l’intérêt.



Ici aussi

Là où il y aurait matière à écrire, à éructer, à vociférer, à faire les yeux noirs, durs et méchants, comme lui, c’est avec le feuilleton Méluche. Premier épisode, Méluche et la justice, deuxième épisode, Méluche et les journalistes, je crains que, parti comme cela, nous n’en restions pas là. Certes Meluche, c’est la république, mais la justice aussi, c’est la république ! Certes la justice a sorti la lourde artillerie. Certes les journalistes aiment tout ce qui fait du bruit et Méluche s’y entend en bruits et fureur. Mais où sont les enjeux politiques de ces diatribes en tous sens. Moi je m’y perds. Passons.

Je préfère, pour clore la liste,  m’intéresser à l’avertissement, suivi d’effet, de François Ruffin, député FI, qui devant le rejet par les députés En Marche d’une proposition de loi sur l’accompagnement des enfants handicapés en milieu scolaire, leur a plus vertement que d’habitude remonté les bretelles, les a menacés de rendre public leur nom. Il l’a fait. En pays anglo-saxon on appelle ça le « name and shame » et shame, ça veut dire honte ! La honte, ils l’ont eue, même l’inexistante députée du département En Marche (en fait à l’arrêt depuis le début de son mandat), dont j’ai oublié le nom, tellement elle bouge peu. Elle s’appellerait Laurence Gayte.  Elle a piqué quand même une colère. Elle a tort. Elle aura, malgré elle, inscrit son nom quelque part. Ce n’est pas rien !

Je ne comprends pas pourquoi, dans une démocratie représentative ce ne serait pas une bonne chose que les citoyens soient informés de ce que votent leurs représentants.

En fait vous n’avez pas tout à fait échappé à mes mauvaises humeurs vagabondes : il faut dire que nous vivons de drôles de temps. La pire des choses serait de renoncer à l’esprit critique. Alors poursuivons les routes de l’humeur, gaiement quand on peut, lucidement, sérieusement, résolument.

Jean-Marie Philibert.

dimanche 21 octobre 2018

Le bus ? Non pas le bus, Mémé, le buzz


Le buzz

Dans un monde où la com est la pierre angulaire de toute pensée, de toute connaissance, de tout comportement, dans un monde où celui qui ne sait pas communiquer, qui ne veut pas communiquer, n’existe pas, dans un monde où les réseaux de com irriguent le corps social, comme le sang fait vivre notre corps et notre esprit, il est impératif, pour avoir une vie digne d’être vécue, d’être partie prenante de cette folle activité qui nous occupe de jour, de nuit, dedans, dehors, seul, en société, à la mer, à la montagne, à la campagne, en voiture, à pieds, en vélo, être sur le réseau, exister sur le net, avoir des followers, comme s’il en pleuvait, plus simplement être connu, reconnu. Non ! Non ! Pas nécessairement estimé, aimé. Que l’on parle de vous. Peu importe ce que l’on en dit.

Bourdonnons

Pour cela, une seule technique marketing imparable : le buzz ! Le buzz (terme anglais signifiant « bourdonnement » d'insecte) consiste à susciter du bouche à oreille autour d'un événement, d'un produit ou d'une offre commerciale et, ce faisant, des retombées dans les médias. Le buzz fonctionne selon un principe : c’est le consommateur potentiel qui devient lui-même le média. Là je vous recopie ce que nous dit Madame Wikipedia, grande spécialiste de la question.

Pour bourdonner, pour susciter le bouche à oreille, pour faire parler de vous, la seule voie, c’est la voie du buzz, faites le buzz, pensez au buzz, inventez un buzz et le tour est joué.

Quand je vois la frénésie qui anime nombre de grandes personnes responsables et reconnues d’aujourd’hui, je pense à moi, enfant ou un peu ado aussi, et à mon besoin de me faire souvent bêtement remarquer, et pour cela j’étais prêt à faire n’importe quoi pourvu que cela se voie, s’entende, attire l’attention… Et d’entendre ma mémé dire sèchement : « Arrête de faire le couillon, tu le fais très bien d’ailleurs ! » Et vlan !

Deux buzz

Ce sont ces pensées nostalgiques qui me viennent à l’esprit quand j’observe deux buzz qui ont alimenté notre semaine ? Ils nous enseignent que le buzz peut se payer comptant, mais pas nécessairement content.

Le premier concerne Jean-Luc Mélenchon qui n’a pas supporté que la justice s’intéresse à lui, que l’on perquisitionne chez lui, au siège de son parti, qui a joué et surjoué l’innocence outragée, qui était à deux doigts de faire le coup de poing, en disant incarner la République, qui a tout filmé, tout communiqué avec un art du verbe consommé pour dénoncer une manoeuvre politique visant à le faire taire. Le buzz qu’il provoque là est la meilleure preuve que la manœuvre politique a fait long feu, qu’il ne se taira pas. Je ne dis pas qu’il a raison ou tort, je constate que grâce au buzz il existe un peu plus. Il donne du grain à moudre à tous ceux qui ne vivent que sur les réseaux. IL est l’opposant majeur, incontournable… C’est un buzz réussi. Ma mémé lui aurait dit qu’il n’a pas fait le couillon pour rien. Il reste qu’il a quand même fait le couillon.

Mais il y a des buzz qui peuvent vous échapper, parce qu’ils s’opèrent à l’insu de votre plein gré. Celui qui a concerné Pascal Pavageau, le nouveau ex-secrétaire général de FO est de ceux-là. Pavageau ne connaissait sans doute pas assez les responsables de son syndicat, il a commandité un fichier où il a fait consigner crument qui était qui, qui était quoi, qui valait quoi. Ça déménage. Figurez-vous que ce fichier a permis à un méchant canard  (enchaîné ?déchaîné ?) de faire le buzz à propos des pratiques peu orthodoxes d’un manitou trop curieux du syndicalisme. Mais là, au lieu de renforcer l’existence publique de l’impétrant, sa notoriété, sa puissance de communication, le buzz le reconduit à la maison où il pourra méditer sur les hauts et les bas de la vie publique. Le buzz peut vous faire disparaître. Ma mémé lui aurait dit qu’il est toujours dangereux de faire le couillon.

Buzz ou pas, faire le couillon n’est jamais sans risque.

Jean-Marie Philibert.


lundi 15 octobre 2018

les points .... dans la gueule


Les points … dans la gueule…

Depuis plus de vingt ans les gouvernements successifs n’ont de cesse de seriner qu’il faut impérativement réformer les retraites …et de le faire. Si ce n’est que le sens du mot « réformer » est très particulier chez eux : réformer veut dire pour eux une seule et unique chose, faire baisser de plus en plus les retraites après des carrières de plus en plus longues et imposer des âges de départs de plus en plus tardifs. Les prétextes invoqués sont toujours les mêmes : la durée de vie qui s’est accrue, les caisses sont-seront vides, et la justice sociale bien sûr. Les seniors sont des nantis, des privilégiés, des égoïstes, ils doivent faire un effort pour les plus jeunes qui doivent affronter la crise.

Par contre les propositions de réformes varient avec l’air du temps, il y a eu une période où la capitalisation dans des fonds de pension était la solution indépassable, puis quelques fonds de pension ayant fait plouf, on ne nous a plus parlé que de retraites par points.

Vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même

A travers la retraite par points ou les comptes notionnels, cette réforme vise à passer de règles collectives  avec des droits, des repères communs, (âge de départ à la retraite par exemple,  taux de remplacement…) à une individualisation des situations : chacun récupère un pourcentage des montants cotisés tout au long de la carrière. Vous passez votre vie de travail à acheter des points. Mais attention ! Connaître le nombre de points ou le capital virtuel accumulé ne préjuge en rien  de ce que sera le niveau de pension au moment du départ. Le rapport entre prestations servies et cotisations versées ne sera déterminé qu’au moment du départ en retraite  en fonction des capacités de financement du régime. En cas de difficultés, plus besoin de réforme, il suffit de baisser la valeur du point qui peut aussi baisser en fonction de l’espérance de vie du futur retraité. Vous pourrez vivre plus longtemps, mais plus pauvre. Vous ne pourrez que vous en prendre à vous-même. Ce sera la faute des points.

Il ment

Le gouvernement engage la discussion sur cette seule base, promesse de Macron… en disant qu’il ne veut pas toucher à l’âge de départ (62 ans), mais il ment, il envisage de prévoir une décote pour ceux qui partirait à cet âge-là, histoire de les inciter à travailler plus longtemps et à s’asseoir sur la loi.

Lors de la séance collective de discussion de la semaine dernière, pilotée par M.Delevoye, le patronat s’est montré, bien sûr, satisfait. Chez les syndicats tendres, style CFDT, on dit la discussion « utile ». Pour FO et la CGT, c’est un autre discours. « Beaucoup de choses confirment nos craintes », FO. Pour la CGT, ça fera nécessairement baisser le niveau des pensions. Quant au calendrier prévu, on sait que Macron aime aller vite, mais là les choses pourraient durer jusqu’au printemps 2019, histoire de laisser passer les européennes de mai.

Les mois devant nous sont à mettre à profit pour préserver et améliorer ce qui existe et qui a constitué une avancée si considérable dans les droits sociaux que de la droite réactionnaire à la gauche caviar le rêve de détruire ce qui permet à un peuple de vivre ( presque) décemment ses vieux jours n’a cessé de hanter leur nuit.

Jean-Marie Philibert


dimanche 14 octobre 2018

ils veulent plus jouer avec moi


« Ils veulent plus jouer avec moi »

Dialogue entendu à l’Elysée pendant la terrible semaine de l’impossible remaniement ministériel

-Maman, pourquoi ils se moquent tous de moi ? Ils veulent plus jouer avec moi ! Même ceux qui étaient avec moi à l’école de l’Ena, même ceux de ma bande, ils me moquent.

-Tu sais Emmanuel, pour avoir des amis, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin ! Ces derniers mois tu n’as fait que des bêtises, tu as été désagréable avec beaucoup de copains, avec  beaucoup de papas et mamans de copains, surtout quand ils n’étaient pas de la haute, avec beaucoup de pépés et mémés retraités de copains.  A table ils ont entendu des choses sur toi qui me font de la peine quand elles m’arrivent aux oreilles… Que tu ne t’occupes que des riches, que tu t’en crois, que tu veux toujours commander. Ce n’est pas ce qu’on t’a appris quand tu étais chez les bonnes sœurs.

la hauteur de mes talents

-Mais, maman Bribri, tu sais que je suis malheureux, que c’est très dur pour moi de ne pas être aimé, admiré, à la hauteur de mes talents, de ma valeur qui sont immenses. Tu le sais toi, que je suis un grand bonhomme. Tu me le dis tous les matins en me portant le petit déjeuner au lit. Il y a quelques mois il ne parlait que de ça à la télé… Macron génial… Le plus fortiche ! Il a battu Marine à plate couture… Rien ne pourra lui résister… Et puis patatrac… Snif… Snif…

-Mon petit, tu as voulu jouer à la politique avec les grands,  avec des garnements que tu croyais couillonner sans avoir fait ton apprentissage, en te prenant pour Jupiter… et pourquoi pas Louis XIV tant que tu y étais… Je crois que tu t’es trompé. Je sais d’où ça vient. Tu te rappelles au CP quand tu as appris à lire et à écrire, on s’est rendu compte que tu étais mal latéralisé, que la droite et la gauche pour toi c’était pareil et tu voulais lire à ta fantaisie, dans tous les sens. Des fois tu commençais à droite, des fois à gauche.  Quand tu joues à la politique, ça te revient, tu mélanges tout, et en politique, comme en lecture, ça ne marche pas dans tous les sens. La gauche et la droite c’est pas pareil !

lui aussi il mélangeait tout

-Mais ma petite Maman, si gentille, rappelle-toi quand j’avais mon copain François, avant que je le trahisse, lui aussi il mélangeait tout, tellement qu’il savait plus qu’il y avait une gauche en face de la droite…

-Ne me parle pas de ce François, c’est un très mauvais exemple pour toi, la nuit, il ne pensait qu’à faire du scooter pour aller voir sa copine… Tu ne fais pas ça, au moins ?

-Oh ! Non ma Mamounette chérie, la nuit quand j’ai du mal à dormir, je téléphone avec mon iphone en or à la terre entière pour qu’elle sache que Macron est le plus grand. Quand je le dis à Poutine ou à Trump, ils rigolent, ils me croient pas.

-Je crois que tu es fatigué, Emmanuel, repose-toi un peu, laisse  faire le grand dadais du Havre, celui qui joue  toujours au premier ministre… Il a l’air plus en forme que toi.

-Jamais ! Il veut me prendre la place, il veut être le chef de la bande… Je ne serais plus rien comme dans une gare.… Je serais obligé de traverser la rue pour être quelque chose… Mon dieu que la vie est cruelle !

Une inquiétude profonde se lit sur le visage de Maman Bribri…

Jean-Marie Philibert.




lundi 8 octobre 2018

L'HUBRIS


SUS À L’HUBRIS



Rendons à Collomb ce qui est à Collomb : je crois que c’est lui qui à propos de Macron a ressuscité une vielle lune de la mythologie grecque : la notion d’hubris. C’était avant d’aller au bout de sa démission qu’il évoquait cette divinité que l’on peut traduire par démesure pour mettre en garde le président sur les dérives dont il est de plus en plus responsable. C’est la folie imprudente des hommes tentés de rivaliser avec les dieux.

Avec sa référence à Jupiter, à la verticalité du pouvoir, l’Emmanuel a commencé très tôt après son élection : dans son for intérieur il a dû considérer le choix des Français comme une décision surnaturelle où les puissances célestes ont voulu lui donner un destin hors du commun.



Il dé…mesure

Et maintenant, plus ça va, plus il « dé…mesure », au point que dans son entourage immédiat c’est courage fuyons. Après Hulot, Flessel, Collomb … d’autres suivront. Même la Bribri, d’après un journaliste qui écoute aux portes, lui aurait passé une avoinée.

Ce n’est pas la visite qu’il a rendue au Général sur sa tombe à Colombey qui le guérira, bien au contraire, de cette folie-là : Mongénéral avait fait de l’hubris  la clef de voute de son pouvoir, il avait trouvé une bande de godillots arrivistes pour le soutenir, et des électeurs qui s’étaient laissés berner. Comme lui !



Sortir de la cuisse de Jupiter

D’ailleurs à la sortie du cimetière, à des retraités qui l’apostrophaient, il n’a pu s’empêcher de faire la leçon en reprenant les paroles supposées de Mongénéral. « Dans un pays comme la France, on peut tout dire, tout faire, mais on ne se plaint pas et ça ira beaucoup mieux... Me plains-je ? ».

Cette nouvelle atteinte d’hubris s’ajoute à une série interminable de propos méprisants pour beaucoup de ceux qui, comme lui, n’ont pas la chance et la prédestination d’être sortis de la cuisse de Jupiter : les ouvrières illéttrées de Bretagne, les riens qui fréquentent les gares, les fainéants qui manifestent, les gaulois réfractaires... Ceux-là au moins sont tranquilles,  l’hubris ne les menace pas.

Je m’interroge : dans une action politique rationnelle avec des citoyens qui a priori ne sont pas tous des imbéciles, n’est-ce pas une erreur manifeste que de ponctuer son action par de telles marques de mépris pour des gens qui peut-être ont voté pour vous.



Sot et prétentieux

Macron, moins intelligent qu’il veut le paraître ? Peut-être ! Macron et la certitude qu’il est d’une engeance supérieure au bon peuple ? Certainement ! Mais un peu couillon et prétentieux ça peut très bien aller ensemble. Observons le comportement de tous les puissants, les vrais, et tous les autres, ceux qui se la jouent puissants d’un jour, de quelques jours, ceux qui considèrent que leurs tas d’or ou leurs comptes  en banque (dans un paradis fiscal de préférence) les rendent plus égaux que les autres : l’hubris les guette et souvent les emporte inexorablement.

Quand l’hubris gangrène tout un système on a quelque chose qui ressemble au capitalisme triomphant, où l’hubris de quelques-uns se nourrit de l’aliénation, de la sueur et de la souffrance du plus grand nombre.

Je vous épargnerai le tour du monde de tous les hubristes qui prolifèrent...



De l’hubris à la némésis

Nous n’avons plus le secours des dieux grecs pour châtier les hubristes d’aujourd’hui.

Pour ces dieux-là l’homme qui commettait l’hubris était coupable de vouloir plus que la juste mesure  que sa part de destin lui avait attribuée, il était donc condamné par les dieux à se rétrécir dans les limites étroites qui étaient les siennes. C’était le némésis.

Si l’hubris  est la faute du dépassement des limites, la némésis désigne le mouvement inverse de la rétractation vengeresse. Vive donc la némésis !

Et courage camarade, la némésis est à portée de main !

Dans notre monde, laïque, libre et social, la tâche des dieux nous incombe, collectivement, par notre capacité à combattre les prétentions des Macron multiples et variés qui ont complètement oublié que la démocratie impose le respect de tous et le respect de tous, c’est le respect de l’humanité de chacun.



Jean-Marie Philibert

lundi 1 octobre 2018

compliqué ?


Compliqué ?

La complexité des mots et du langage : notre richesse ! Notre richesse ? Pas seulement celle des richissimes qui se moquent souvent des mots comme de leurs premières chaussettes et qui leur préfèrent les belles bagnoles, les beaux bijoux et les beaux costards. La richesse d’une humanité qui sait qu’elle est loin d’avoir percé tous ses mystères, qui est consciente que les voies du progrès, comme celles de l’émancipation et de la justice sont aussi ardues que la construction de la démocratie et de la paix. Des instances internationales où le brouillage des pistes est un sport universel aux réalités quotidiennes de ma ville, la difficulté de communiquer, de se parler, et surtout de s’entendre est constante, imparable, insurmontable (?).

Propre ?

Regardez le mot « propre », le nom « propreté », la municipalité de Perpignan n’a de cesse de vous affirmer que la ville est propre de chez propre, que les équipes tournent à plein pour la nettoyer, des articles de la presse bien informée confirment, et puis vous sortez et vous vous rendez compte d’une propreté toute relative, dans certains coins vous rencontrerez même des spectacles bien peu réjouissants d’immondices et de déchets en tous genres jetés en pâtures à des chiens, des chats errant, vous humerez des odeurs qui sont aux antipodes des parfums élégants de Madame Chanel. La ville propre ?

Et le mot réhabilitation ? Il fait l’objet de toutes les discussions à Saint Jacques : pour les uns il signifie on rase, pour les autres on rénove, on préserve. Qui dit le vrai ? Et encore on est là dans le concret, le vérifiable.

Abstrait ?

Si l’on franchit le pas de la petite abstraction… c’est presque peine perdue que de vouloir échanger des points de vue. Quant à la grosse abstraction, une seule solution, ne dites plus rien, bouchez-vous les oreilles, vous êtes hors-jeu. La parole n’est qu’aux grandes gueules puissantes qui utiliseront tous les canaux, tous les subterfuges, toutes les ruses, tous les mensonges, toutes les contraintes et, s’il le faut, toutes les violences pour vous écraser d’une vérité dont vous sentez bien qu’elle nie votre humanité.

Convaincus ?

Depuis le congrès de Tour, et même avant, des hommes, des femmes, se servent des mots pour débattre et tenter de maîtriser un avenir pour tous ceux et celles qui, comme eux, n’ont d’autres richesses que leurs mains et leur conscience. Pour dire que l’ordre du monde n’est qu’un désordre. Pour affirmer que ceux qui n’ont rien ont droit à tout. Ils sont convaincus que le mot socialisme n’est pas un gros mot, même si des esprits malins s’emploient sans cesse à le vider de son sens et de sa vie. Les mots gauche et droite sont pour eux antinomiques, comme sont inconciliables les replis réactionnaires et les avancées progressistes. Aux fossoyeurs de l’espérance, ils parlent peuple, justice, répartition des richesses, liberté, droits sociaux, droit du travail, services publics, école, santé, écologie. Ils crient, ils créent la démocratie, celle  du quotidien.

Mais ces mots, ces valeurs n’ont que la force des voix qui les défendent. Elles n’auront d’effet qu’à proportion des convictions qui les portent, dans une démarche d’élucidation des enjeux, de clarification des tâches, de construction collective et de mises en œuvre de forces organisées. Dans la dernière fête de l’huma, il en fut question. Dans le congrès du pcf qui se prépare, j’ai envie de voir quelque chose qui ressemble à cela, quelque chose qui redonne du sens aux mots et ne recule pas devant leur complexité.

Jean-Marie Philibert.