les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 8 octobre 2018

L'HUBRIS


SUS À L’HUBRIS



Rendons à Collomb ce qui est à Collomb : je crois que c’est lui qui à propos de Macron a ressuscité une vielle lune de la mythologie grecque : la notion d’hubris. C’était avant d’aller au bout de sa démission qu’il évoquait cette divinité que l’on peut traduire par démesure pour mettre en garde le président sur les dérives dont il est de plus en plus responsable. C’est la folie imprudente des hommes tentés de rivaliser avec les dieux.

Avec sa référence à Jupiter, à la verticalité du pouvoir, l’Emmanuel a commencé très tôt après son élection : dans son for intérieur il a dû considérer le choix des Français comme une décision surnaturelle où les puissances célestes ont voulu lui donner un destin hors du commun.



Il dé…mesure

Et maintenant, plus ça va, plus il « dé…mesure », au point que dans son entourage immédiat c’est courage fuyons. Après Hulot, Flessel, Collomb … d’autres suivront. Même la Bribri, d’après un journaliste qui écoute aux portes, lui aurait passé une avoinée.

Ce n’est pas la visite qu’il a rendue au Général sur sa tombe à Colombey qui le guérira, bien au contraire, de cette folie-là : Mongénéral avait fait de l’hubris  la clef de voute de son pouvoir, il avait trouvé une bande de godillots arrivistes pour le soutenir, et des électeurs qui s’étaient laissés berner. Comme lui !



Sortir de la cuisse de Jupiter

D’ailleurs à la sortie du cimetière, à des retraités qui l’apostrophaient, il n’a pu s’empêcher de faire la leçon en reprenant les paroles supposées de Mongénéral. « Dans un pays comme la France, on peut tout dire, tout faire, mais on ne se plaint pas et ça ira beaucoup mieux... Me plains-je ? ».

Cette nouvelle atteinte d’hubris s’ajoute à une série interminable de propos méprisants pour beaucoup de ceux qui, comme lui, n’ont pas la chance et la prédestination d’être sortis de la cuisse de Jupiter : les ouvrières illéttrées de Bretagne, les riens qui fréquentent les gares, les fainéants qui manifestent, les gaulois réfractaires... Ceux-là au moins sont tranquilles,  l’hubris ne les menace pas.

Je m’interroge : dans une action politique rationnelle avec des citoyens qui a priori ne sont pas tous des imbéciles, n’est-ce pas une erreur manifeste que de ponctuer son action par de telles marques de mépris pour des gens qui peut-être ont voté pour vous.



Sot et prétentieux

Macron, moins intelligent qu’il veut le paraître ? Peut-être ! Macron et la certitude qu’il est d’une engeance supérieure au bon peuple ? Certainement ! Mais un peu couillon et prétentieux ça peut très bien aller ensemble. Observons le comportement de tous les puissants, les vrais, et tous les autres, ceux qui se la jouent puissants d’un jour, de quelques jours, ceux qui considèrent que leurs tas d’or ou leurs comptes  en banque (dans un paradis fiscal de préférence) les rendent plus égaux que les autres : l’hubris les guette et souvent les emporte inexorablement.

Quand l’hubris gangrène tout un système on a quelque chose qui ressemble au capitalisme triomphant, où l’hubris de quelques-uns se nourrit de l’aliénation, de la sueur et de la souffrance du plus grand nombre.

Je vous épargnerai le tour du monde de tous les hubristes qui prolifèrent...



De l’hubris à la némésis

Nous n’avons plus le secours des dieux grecs pour châtier les hubristes d’aujourd’hui.

Pour ces dieux-là l’homme qui commettait l’hubris était coupable de vouloir plus que la juste mesure  que sa part de destin lui avait attribuée, il était donc condamné par les dieux à se rétrécir dans les limites étroites qui étaient les siennes. C’était le némésis.

Si l’hubris  est la faute du dépassement des limites, la némésis désigne le mouvement inverse de la rétractation vengeresse. Vive donc la némésis !

Et courage camarade, la némésis est à portée de main !

Dans notre monde, laïque, libre et social, la tâche des dieux nous incombe, collectivement, par notre capacité à combattre les prétentions des Macron multiples et variés qui ont complètement oublié que la démocratie impose le respect de tous et le respect de tous, c’est le respect de l’humanité de chacun.



Jean-Marie Philibert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire