Les points
… dans la gueule…
Depuis plus de vingt ans les gouvernements successifs n’ont
de cesse de seriner qu’il faut impérativement réformer les retraites …et de le
faire. Si ce n’est que le sens du mot « réformer » est très
particulier chez eux : réformer veut dire pour eux une seule et unique
chose, faire baisser de plus en plus les retraites après des carrières de plus
en plus longues et imposer des âges de départs de plus en plus tardifs. Les
prétextes invoqués sont toujours les mêmes : la durée de vie qui s’est
accrue, les caisses sont-seront vides, et la justice sociale bien sûr. Les
seniors sont des nantis, des privilégiés, des égoïstes, ils doivent faire un
effort pour les plus jeunes qui doivent affronter la crise.
Par contre les propositions de réformes varient avec l’air
du temps, il y a eu une période où la capitalisation dans des fonds de pension
était la solution indépassable, puis quelques fonds de pension ayant fait plouf,
on ne nous a plus parlé que de retraites par points.
Vous ne pourrez vous
en prendre qu’à vous-même
A travers la retraite par points ou les comptes notionnels,
cette réforme vise à passer de règles collectives avec des droits, des repères communs, (âge de
départ à la retraite par exemple, taux
de remplacement…) à une individualisation des situations : chacun récupère
un pourcentage des montants cotisés tout au long de la carrière. Vous passez
votre vie de travail à acheter des points. Mais attention ! Connaître le
nombre de points ou le capital virtuel accumulé ne préjuge en rien de ce que sera le niveau de pension au moment
du départ. Le rapport entre prestations servies et cotisations versées ne sera
déterminé qu’au moment du départ en retraite
en fonction des capacités de financement du régime. En cas de
difficultés, plus besoin de réforme, il suffit de baisser la valeur du point
qui peut aussi baisser en fonction de l’espérance de vie du futur retraité.
Vous pourrez vivre plus longtemps, mais plus pauvre. Vous ne pourrez que vous
en prendre à vous-même. Ce sera la faute des points.
Il ment
Le gouvernement engage la discussion sur cette seule base,
promesse de Macron… en disant qu’il ne veut pas toucher à l’âge de départ (62
ans), mais il ment, il envisage de prévoir une décote pour ceux qui partirait à
cet âge-là, histoire de les inciter à travailler plus longtemps et à s’asseoir
sur la loi.
Lors de la séance collective de discussion de la semaine
dernière, pilotée par M.Delevoye, le patronat s’est montré, bien sûr,
satisfait. Chez les syndicats tendres, style CFDT, on dit la discussion
« utile ». Pour FO et la CGT, c’est un autre
discours. « Beaucoup de choses confirment nos craintes », FO.
Pour la CGT, ça fera nécessairement baisser le niveau des pensions. Quant au
calendrier prévu, on sait que Macron aime aller vite, mais là les choses
pourraient durer jusqu’au printemps 2019, histoire de laisser passer les
européennes de mai.
Les mois devant nous sont à mettre à profit pour préserver
et améliorer ce qui existe et qui a constitué une avancée si considérable dans
les droits sociaux que de la droite réactionnaire à la gauche caviar le rêve de
détruire ce qui permet à un peuple de vivre ( presque) décemment ses vieux
jours n’a cessé de hanter leur nuit.
Jean-Marie Philibert
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