les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 1 octobre 2018

compliqué ?


Compliqué ?

La complexité des mots et du langage : notre richesse ! Notre richesse ? Pas seulement celle des richissimes qui se moquent souvent des mots comme de leurs premières chaussettes et qui leur préfèrent les belles bagnoles, les beaux bijoux et les beaux costards. La richesse d’une humanité qui sait qu’elle est loin d’avoir percé tous ses mystères, qui est consciente que les voies du progrès, comme celles de l’émancipation et de la justice sont aussi ardues que la construction de la démocratie et de la paix. Des instances internationales où le brouillage des pistes est un sport universel aux réalités quotidiennes de ma ville, la difficulté de communiquer, de se parler, et surtout de s’entendre est constante, imparable, insurmontable (?).

Propre ?

Regardez le mot « propre », le nom « propreté », la municipalité de Perpignan n’a de cesse de vous affirmer que la ville est propre de chez propre, que les équipes tournent à plein pour la nettoyer, des articles de la presse bien informée confirment, et puis vous sortez et vous vous rendez compte d’une propreté toute relative, dans certains coins vous rencontrerez même des spectacles bien peu réjouissants d’immondices et de déchets en tous genres jetés en pâtures à des chiens, des chats errant, vous humerez des odeurs qui sont aux antipodes des parfums élégants de Madame Chanel. La ville propre ?

Et le mot réhabilitation ? Il fait l’objet de toutes les discussions à Saint Jacques : pour les uns il signifie on rase, pour les autres on rénove, on préserve. Qui dit le vrai ? Et encore on est là dans le concret, le vérifiable.

Abstrait ?

Si l’on franchit le pas de la petite abstraction… c’est presque peine perdue que de vouloir échanger des points de vue. Quant à la grosse abstraction, une seule solution, ne dites plus rien, bouchez-vous les oreilles, vous êtes hors-jeu. La parole n’est qu’aux grandes gueules puissantes qui utiliseront tous les canaux, tous les subterfuges, toutes les ruses, tous les mensonges, toutes les contraintes et, s’il le faut, toutes les violences pour vous écraser d’une vérité dont vous sentez bien qu’elle nie votre humanité.

Convaincus ?

Depuis le congrès de Tour, et même avant, des hommes, des femmes, se servent des mots pour débattre et tenter de maîtriser un avenir pour tous ceux et celles qui, comme eux, n’ont d’autres richesses que leurs mains et leur conscience. Pour dire que l’ordre du monde n’est qu’un désordre. Pour affirmer que ceux qui n’ont rien ont droit à tout. Ils sont convaincus que le mot socialisme n’est pas un gros mot, même si des esprits malins s’emploient sans cesse à le vider de son sens et de sa vie. Les mots gauche et droite sont pour eux antinomiques, comme sont inconciliables les replis réactionnaires et les avancées progressistes. Aux fossoyeurs de l’espérance, ils parlent peuple, justice, répartition des richesses, liberté, droits sociaux, droit du travail, services publics, école, santé, écologie. Ils crient, ils créent la démocratie, celle  du quotidien.

Mais ces mots, ces valeurs n’ont que la force des voix qui les défendent. Elles n’auront d’effet qu’à proportion des convictions qui les portent, dans une démarche d’élucidation des enjeux, de clarification des tâches, de construction collective et de mises en œuvre de forces organisées. Dans la dernière fête de l’huma, il en fut question. Dans le congrès du pcf qui se prépare, j’ai envie de voir quelque chose qui ressemble à cela, quelque chose qui redonne du sens aux mots et ne recule pas devant leur complexité.

Jean-Marie Philibert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire