les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 2 novembre 2020

interview d'Etienne Rouziès, traducteur de Jordi Pere Cerdà

 

DE LA POESIE DE JORDI PERE CERDA

JPC aurait eu cent ans en 2020 : les bons libraires exposent ses œuvres  Vous trouverez très bientôt parmi elles une édition bilingue  de ses poésies, Comme sous un flot de sève aux éditions La rumeur libre. Etienne Rouzies la murement travaillé. Le TC pour qui la fidélité à JPC est inaltérable la rencontré pour quil nous informe dun projet dont le confinement a retardé la sortie  et qui devrait voir le jour à la rentrée. Etienne Rouzies devrait aussi intervenir dans lhommage à JPC que la galerie El Taller dAndré Robèr lui rendra ; à Ille/Têt début octobre

-peux-tu nous parler de ta découverte de Jordi Père Cerda?

Jai découvert Jordi Pere Cerdà une première fois en 2007 avec la lecture de son roman Voies étroites vers les hautes terres. Mais cest en 2015 que jai découvert sa poésie, sur les conseils de Marie Grau, une de ses grandes spécialistes.  s la première lecture, il y a eu un fort effet dattraction et jai commencé à traduire quelques poèmes. Peu à peu, le jeu est devenu un projet. Roger Coste de la librairie Torcatis ma encouragé à contacter un éditeur. Par lintermédiaire du poète Vincent Calvet, cest vers La Rumeur libre que je me suis tourné.

-Y a-t-il une spécificité de la poésie de JPC ?

Ce qui frappe d’abord dans la poésie de Cerdà, c’est l’alliance entre une langue franche et directe et un grand raffinement dans le maniement des images. Une sauvagerie de la langue et une subtilité métaphorique. Autre trait caractéristique : une capacité à incarner les émotions les plus profondes. Chez Cerdà la poésie est un art viscéral. Il y a enfin dans sa poésie une force incantatoire. Cerdà nous enchante au sens étymologique : il y a quelque chose chez lui de chamanique, de païen.

La poésie est-elle traduisible ?

La poésie est unique, elle est intraduisible au sens strict. On perd toujours de la matière en route en passant dune langue à une autre.  La traduction est un autre texte mais on peut faire en sorte que cet autre texte soit le plus fidèle possible au premier.  Traduire nécessite de se décentrer en permanence, il ne faut pas que sa propre musique prenne le pas sur loriginal. Cest une discipline. Un peu comme une navigation, il y a un cap à garder : si on est inattentif, le bateau sarrête ou dévie.

-Tu as dû faire des choix de textes, peux-tu les expliquer ?  La spécificité de ton édition, de tes traductions ?

Mon choix a été de sélectionner des poèmes de toutes les époques, de montrer un large éventail de sa production mais cela reste une sélection, une partie seulement dune immense montagne à explorer. Je me suis laissé guider par les poèmes qui mavaient le plus touchés. Mon ambition était de passer la force de la langue de Cerdà du catalan au français en évitant les écueils de la réécriture, de la « poétisation ». Mon parti pris était de serrer au texte. Quand Cerdà est rugueux, il faut l’être aussi en français.

 

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