Ecole
42 : du vent !
Que penser du projet
d’école qui s’implanterait aux Dames de France ?
On savait que 66 était un chiffre magique : nous savons
tous pourquoi. Mais nous ignorions que 42 était plus magique encore puisque
grâce au projet d’Ecole 42 nous allions devenir quasiment une annexe de la
Silicon Valley. Ne riez pas, sous l’égide de la communauté urbaine, de la
chambre de commerce, les Dames de France devrait devenir le site où l’école 42
allait s’implanter.
L’école 42 est une formation en informatique qui repose sur
une pédagogie révolutionnaire unique. Elle a plusieurs sites en France et à
l’étranger. Elle a le vent en poupe. Elle a été
fondée en 2013 par Xavier Niel, patron de Free et accessoirement du
Monde, grand financier devant l’éternel. Elle fonctionne sur le mode
participatif, aucun diplôme pour entrer et aucun à la sortie. Elle est
gratuite, pas de cours, pas de professeurs. Perpignan postule au seul site
programmé dans le midi. ET certains politiques locaux y voient la chance de
leur mandat actuel ou futur : associer leur nom à une initiative qui devrait décoiffer. Aliot
semble en rêver, mais il n’est pas le seul. Ils pensent vendre du vent, au pays
de la tramontane, normal, non ?
Les initiateurs en question (Niel et d’autres) qui ne sont
ni des philanthropes, ni des bienfaiteurs de l’humanité négocient le bout de
gras, c'est-à-dire l’argent que les collectivités locales, les pouvoirs publics
mettraient dans le projet. Un budget prévisionnel de plus de 8 millions d’euro.
En clair il s’agirait de faire financer par des subventions publiques une école
privée qui devrait recevoir ses premiers candidats en octobre. Ils devraient
être 150 à terme.
Et bien sûr comme ces gens-là ne travaillent que pour leurs
pommes, ils n’ont aucun souci d’une quelconque articulation, complémentarité
avec l’Université de Perpignan, avec le pôle numérique du Soler. Et pourtant
des gens travaillent ici pour développer dans le cadre du service public localement une école d’ingénieurs, qui
propose des formations diplômantes, qui fait ses premiers pas dans un contexte
difficile où les budgets publics sont réduits à la portion congrue. L’école 42
réduirait à néant tous les efforts consentis. Pour le remplacer par un
mirage !
Il est heureux que des interventions de la présidente de
région Carole Delga, de Nicolas Garcia, vice-président du conseil
départemental, et du sénateur Calvet remettent à leur place les instigateurs de ce qui, aujourd’hui, ne
peut apparaître que comme une supercherie.
JMP
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