La cible
sera unitaire ou ne sera pas
Les bruissements deviennent de plus en plus intenses, le vent
de l’unité se remet à souffler, irrégulièrement certes, pas partout, mais dans certains
arbres, les feuilles s’agitent. Dans les départements, dans le nôtre ainsi,
dans les régions, dans la nôtre aussi, pour les présidentielles, des
initiatives existent pour en parler.
L’unité, vieux rêve inextinguible de peuples en souffrance.
El pueblo unido jamas…
L’unité, rappels sensibles de moments d’histoire qui nous ont
fait faire quelques pas en avant…
L’unité du « tous ensemble-tous ensemble-tous
ensemble ! Wouais ! de 1995 qui ne nous rajeunit pas, mais que nous
n’oublions pas.
L’unité, la seule qui me concerne, elle est à gauche, à
gauche toute ou presque, elle n’embarque que ceux qui ont l’ambition de secouer
les cocotiers pour en faire tomber quelques fruits aptes à nous désaltérer.
En face
En face, la droite se satisfait d’une unité de façade qui
cache souvent, sous le tapis, des duels fratricides. Elle se sert de
l’unité pour occuper le terrain, se répartir les fromages et servir ses
mentors, ses financiers, sa famille de puissants en tous genres, quoi ! En
n’étant jamais très regardant sur la morale et les tripatouillages avec le
pognon public. Bien sûr il faut faire croire au bon peuple que l’on fait ce
qu’on peut et surtout qu’on ne l’oublie pas. Mais comme le bon peuple n’y croit
pas trop, on lui propose dans le paysage un produit un peu faisandé (dits
national), qui ne sent pas toujours bon, qui peut satisfaire la xénophobie
ambiante, les égoïsmes forcenés et tous les racismes que génèrent les peurs
d’un étranger qui nous volerait notre oxygène.
Les droites ont ainsi leur fonds de commerce, elles tentent
de reconquérir le terrain perdu, comme dans les P.O. aux départementales, comme
en Occitanie pour les régionales et s’imaginent pouvoir, en 2022, comme avant,
nous refaire le coup d’un choix soi-disant démocratique entre la peste blonde
d’une ignorante sans culture et sans éducation et le choléra BCBG d’un énarque
jupitérien assoiffé de pouvoirs.
En sortir
En sortir, pas un peu, pas par un seul changement de personnels politiques, pas
par un ravalement de façade, pas par des phrases ronflantes et sans
conséquences. En sortir par des mesures tangibles : mesures politiques
pour réinventer une vraie démocratie dans ce pays, mesures sociales pour un
véritable droit au travail, à la protection sociale, mesures économiques pour
un partage équitable des richesses dans une production reconstruite, mesures
écologiques qui préservent notre avenir naturel.
Un
impératif
La restauration de
l’état, de ses services publics, de ses prérogatives doit devenir une donnée de
fond (pas seulement en temps de pandémie). C’est une reconstruction politique
qui se joue là : elle ne saurait résulter d’accords rapides et
circonstanciels entre formations et personnalités où chacun voudrait rafler la
mise à son profit et placer pour un temps ses ouailles. Les départementales,
les régionales prépareront la résidentielle sous l’égide, ou non, de l’union…
Ne pas saisir la profondeur, la complexité de la situation à
prendre en compte, avant les échéances électorales qui se présentent aboutirait
à rater une cible et à ne pas répondre à un impératif de changement profond
qu’appelle la situation présente. L’attente d’un jour d’après différent, y
compris avec ce qu’il peut avoir d’utopique, est une nécessité de
l’heure : ce n’est pas la capacité à supporter avec civisme une situation
difficile qui doit nous conduire à l’oublier.
Les forces politiques qui ambitionnent de travailler à une
réelle transformation sociale ont intérêt à le garder en tête pour en mesurer
tous les enjeux et ne pas décevoir un peuple qui n’attend que ça.
Jean-Marie Philibert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire