Les leçons
d’un anniversaire
Il va falloir fêter ça, vous pensez un premier anniversaire
ce n’est pas rien : le début d’une nouvelle vie avec plein de promesses.
Cette première année vous a déjà donné l’occasion d’en dessiner les contours.
Vous ne saviez pas grand-chose de sa
durée, de son emprise sur votre quotidien, de ce qu’elle recélait comme
surprises.
Une vie
nouvelle
C’est une vie totalement nouvelle avec en son cœur une bébête
au nom étrange et à l’image peu avenante qui prend un malin plaisir à bousculer
nos habitudes, à fermer nos cafés, nos cinémas, nos restaurants…, à nous rendre
de plus en plus casaniers, méfiants, à sortir masqués, à nous coucher tôt, à
inventer de nouveaux mots « présentiel,
absentiel », à faire de toute la gent médicale les nouvelles vedettes
de la téloche, à montrer les grandes faiblesses de nos gouvernants qui
n’avaient rien prévu, rien anticipé et qui continuent à nous lanterner avec des
vaccins qui vont venir, qui viennent, qui sont là, mais pour lesquels il semble
qu’on n’a pas fini d’attendre avant d’en profiter tous. Une vie de…
Le seul miracle provoqué par la bébête, c’est la
multiplication du pognon distribué, « quoi
qu’il en coûte », pour permettre à ceux qui n’ont plus rien d’avoir un
petit quelque chose et de supporter l’insupportable.
Penser à la
vie d’après
Eh oui, bientôt un an du premier confinement, la bébête a
bouleversé nos vies, elle a rendu caduque la vie d’avant, elle en a montré tous
les manques, toutes les tares et toutes les injustices, elle nous a incités à
penser à une vie d’après qui pourrait arranger un peu les choses, elle nous a
appris à faire le gros dos.
Devant les libertés réduites, les projets sans avenir, les
déséquilibres psychologiques, la crainte de la maladie, les séparations, la perte de nos êtres chers, devant nos vies
rétrécies.
Globalement, on peut dire que nous faisons face
collectivement, civiquement, démocratiquement. Mais la situation est
compliquée : les dérives que nous percevions, dérives politiques,
idéologiques, philosophiques mêmes, depuis des années se sont accentuées. Nos
certitudes, nos repères, nos aspirations sont troublés. Tout baigne dans la
mélasse confuse de l’ « en même
temps » La droite, la gauche, le centre .Conservateurs ?
Progressistes ? Réacs ? Révolutionnaires ? Ecolos ?
Réformateurs ? Des mots d’un autre temps ! Il suffit d’être En marche
bien sûr ! Derrière Macron !
Pour des
réponses convergentes et unitaires
Parmi ces dérives, il en est une qui m’inquiète ; ’on
semble avoir du mal à la surmonter alors qu’elle est une condition nécessaire
pour sortir du marasme ambiant. C’est la difficulté de plus en plus sensible de
construire (à gauche) des réponses convergentes, unitaires pour des situations
face auxquelles le chacun pour soi, ou pour sa paroisse, est mortifère.
Des réponses transformatrices, concrètes, progressistes, pour apporter des solutions cohérentes et
durables pour le plus grand nombre. Des réponses dans lesquelles le peuple, le
mouvement social, le monde du travail, les exclus, les marginalisés, les
précaires trouvent des raisons d’intervenir, de s’engager, de renforcer des
luttes, qui certes n’ont pas cessé, mais manquent de l’ampleur utile pour
bousculer, renverser la table.
On semble avoir oublié que ceux qui tirent les ficelles, qui
ont le pognon, qui gardent au chaud la finance internationale sont eux vaccinés
contre les maux qui nous menacent. Ils se portent bien et n’ont perdu ni la
saveur, ni l’odeur, ni le goût de l’argent. De ce côté-là on est uni sans
problème.
Pour leur couper la chique,
il faut les combattre politiquement, pandémie ou pas, la seule voie
possible est la voie de gauche pure et dure, une voie rassemblée. Il faut donc
qu’y convergent tous ceux qui veulent secouer les cocotiers pour faire tomber
et profiter un peu des fruits de leur labeur, de leur engagement, partager
équitablement les richesses et construire une société qui le permette, avec la
santé qui va avec. La pandémie ne doit pas nous faire oublier la finalité de
nos vies.
Je fais le vœu que son premier anniversaire nous aide à
rafraichir une mémoire bousculée par les aléas du présent.
Avec une
application immédiate.
Après mars 2021, il va y avoir des élections départementales,
régionales puis nationales, des échéances importantes où la mise aux rencarts
de l’unité serait un signe que nous ne sommes pas sortis des ornières d’une histoire qui hoquette au lieu
d’avancer. Acteurs du changement, unissons-nous !
Jean-Marie Philibert
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