les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 30 mars 2021

Vieilleries, vieux et nouveau monde

 

Vieilleries, vieux et nouveau monde

 

Je  suis en difficulté dans la cuisine de mon humeur. Il faut trouver chaque semaine un sujet qui amuse-fâche-intéresse, qui ne dépare pas avec l’ensemble du journal, avec son orientation, qui soit dans mes cordes. Il y a des semaines faciles et d’autres moins. Là on est dans le moins. C’est samedi, plusieurs papiers que vous trouverez dans les pages qui précèdent m’ont occupé dans la matinée. Pour l’humeur, j’ai la tête vide. Complètement.

Je me dis : prends des vacances, va acheter le pain, on verra après.

Et je pars vers ma boulangerie préférée, en traversant le marché à la brocante qui occupe les allées Maillol à Perpignan. Tout en gardant en tête ma préoccupation. L’humeur à produire.

Eureka ! L’accumulation de toutes ces vieilleries provoque l’éclair salutaire.

Les brocantes sont un peu emblématiques de nos vies sociales et politiques : il y a des vieilleries bonnes pour la déchetterie et d’autres fort utiles. Le monde ancien est paradoxal

Les vieilleries bonnes pour la déchèterie

Certains, quoi qu’ils en disent, sont tellement prisonniers d’une idéologie d’un autre temps, qu’ils ne peuvent vivre que dans la nostalgie de la vieillerie. Ainsi d’Aliot et de sa guerre d’Algérie, et de la colonisation. Ainsi de sa nostalgie d’une extrême droite qui tenta à l’occasion de renverser la république et qui n’y parvint pas. Alors qu’il fait tout pour jouer au gentil garçon, cette nostalgie du monde ancien lui fait dévoiler son vrai visage. .La France était belle avec son empire. Le monde ancien le fait sans doute rêver, la suprématie des blancs, l’injustice institutionnalisée, le culte du chef. Il imagine une régression musclée et se sert de nos temps troublés pour y travailler.

Il y est aidé par d’autres nostalgiques, par exemple ceux qui ont envahi le conseil régional d’Occitanie, partisans  d’un ordre violemment anti-démocratique. Ils n’ont de cesse de réactiver les préjugés les plus éculés, le racisme le plus sommaire. Une stratégie les habite : jeter suffisamment de troubles  pour qu’on perde le sens des vraies valeurs, en particulier celles de la démocratie.

L’ambition du Rassemblement national se nourrit de ces troubles, mais tente par d’autres voies de faire la preuve de son honorabilité, de sa respectabilité, de sa dédiabolisation en s’appuyant sur des scrutins ou des sondages  qui en ferait un parti de notre temps, prêt à prendre un pouvoir dont il se garde bien de dire ce qu’il ferait. Il mise sur notre oubli des tragédies de l’histoire, les montées des fascismes, les dictatures qui s’incrustent, le pétainisme et ses lâchetés. Tout est à mettre au rebut

D’autres vieilleries

Existent d’autres vieilleries qui sans sentir autant le moisi n’ont plus aucune utilité, si ce n’est d’embarrasser les placards, de restreindre notre espace vital, de nous faire prendre les bougies des fantasmagories pour les lanternes de la vérité : il s’agit de tous les irrationalistes, les complotistes, les perchés dans la stratosphère, que ces temps de pandémie suscitent et qui malheureusement ne sont pas sans écho. Ils ne sont pas trop éloignés des précédents.

Leur trait caractéristique : l’absence totale du moindre doute. Qui est pourtant le fondement de toute vérité, de toute lucidité. !

Tout ce qui se bonifie en vieillissant est à préserver.

Le vieux monde nous a aussi appris les enseignements de l’histoire. Ainsi le 150° anniversaire de la Commune nous convainc que la lutte pour la justice, la liberté, n’est jamais achevée, que l’ambition de construire un monde pour tous les citoyens qui l’occupent reste plus vivante que jamais. Salut et fraternité !

Le vieux monde nous a légué des valeurs  qui sont un peu secouées par les temps qui courent, telle la laïcité à qui on tente de faire dire tout et son contraire, telle la démocratie sur laquelle s’assied sans vergogne un président (le nôtre) en mal d’autoritarisme (au rebut) ou de bonapartisme (au rebut aussi). A nous de les réactiver ensemble, parce qu’elles ont besoin l’une de l’autre.

L’unité populaire, l’unité d’action, l’unité entre partenaires d’égale dignité, l’unité syndicale, difficile certes, mais plus que jamais nécessaire, ambitieuse, mais toujours porteuse d’avancées, me semble être un des précieux apprentissages du monde ancien qui nous aideront à construire le monde nouveau. A traiter donc avec le plus grand soin.

Jean-Marie Philibert.

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