Le virus,
Jupiter et nous
L’incurie demande de l’application. Elle vient de loin et a
nécessité efforts et persévérance. C’est là la pensée profonde qui me vient à
l’esprit au moment où je me décide à évoquer la situation dans laquelle le
gouvernement nous a mis en ce début d’un nouveau confinement. Il y a une
accumulation d’errements, de décisions surprenantes, d’absence de décisions,
d’inconséquences, d’erreurs et de mensonges qui font sens et qui pourraient
faire sourire si les morts et les malades ne se comptaient pas par dizaines de
milliers.
Les
précédents
D’abord la menace d’une pandémie n’est pas une vue d’un
esprit chagrin. Les scientifiques l’ont dit, l’ont redit, il y a eu des
précédents, il y a eu des alertes (H1N1). L’inconscience des pouvoirs publics,
depuis des années est, par une loi « hôpital », de réduire les moyens
des services publics de santé, de supprimer des lits, de mettre en œuvre une
tarification à l’acte qui provoque une course à la rentabilisation pour les
hôpitaux, de faire les yeux doux au privé, en résumé, de faire passer le pognon
avant notre bien-être. Mais on continue à proclamer que notre système de santé,
à nous, est le meilleur du monde et donc, qu’on ne craint rien.
On est si fortiche qu’on se débarrasse des masques que l’on avait stockés, sans
doute parce que l’on est persuadé que, si épidémie il y a, elle s’arrêtera aux
frontières comme le nuage de Tchernobyl. Première réussite !!
Elles vont s’enfiler comme des perles et nous allons de plus
en plus rire… jaune.
Les
réussites s’enchaînent.
D’abord le déni : rappelez-vous ! Macron au
théâtre en janvier 2020 avec madame,
pour bien manifester son « même pas peur» devant les premiers signes de la
maladie (Jupiter n’a peur de rien bien sûr). Les silences et les mensonges, les
propos soporifiques de la ministre de la santé d’alors qui a dit plus tard
qu’elle savait (irresponsable ?). Le mépris affiché pour les Italiens qui
avaient à affronter une première vague (ces gens-là n’ont pas notre
sérieux !). Le maintien des élections municipales en mars 2020 (sans doute
pour narguer le virus). !
Puis le premier confinement infantilise tous les
citoyens : ils doivent se signer à eux-mêmes des autorisations pour sortir
autour de chez eux. Les petits commerces sont
fermés parce qu’ils sont dangereux, pas les très grands, inoffensifs
sans doute.
La course aux masques illustre à merveille ce qu’est une
palinodie : dire tout et son contraire avec le même aplomb : ils sont
la fois inutiles, nécessaires, dangereux... Mais comme on n’en a toujours pas,
les soignants affrontent le virus à poil. On incite les gens à s’en
fabriquer : on dira plus tard qu’ils sont sans efficacité.
Rien
n’arrête le pouvoir
Le virus devient exponentiel. Pour le traquer il faut des
tests… des tests : oui ? non ?, peut-être ? Une mise en
place des plus laborieuses. La télé transformée en télé covid. Entre temps le
gouvernement-magicien a trouvé les milliards dont on ne soupçonnait pas
l’existence pour dire que « quoiqu’il en coûte » il fera face pour
aider les Français. Le spectacle pouvait donc continuer.
Un nouveau
meneur de revue
L’entracte estival a permis de respirer et d’oublier (trop
sans doute) le virus. On a ensuite un peu changé la distribution, on a pris un
Pradéen pour mener la revue. Mais on a continué dans la même veine, celle du
n’importe quoi. Les écoles, les collèges, les lycées sont ouverts, mais pas les
universités, les étudiants sont condamnés à vivre devant leur ordi. Ils craquent.
On a des vaccins, on sait que c’est la seule arme efficace,
mais on tergiverse, on se laisse phagocyter par les producteurs, on dit qu’on
les a, qu’on va les avoir, mais on ne les voit pas. Au lieu de vacciner à tour
de bras, on fait ça tranquillou comme s’il n’y avait pas urgence. On amuse la
galerie, on raconte des sornettes.
Devant la résistance du virus et de ses copains variants,
Castex pense qu’on doit reconfiner, mais il ne le fait pas parce que Macron
refuse, il veut sans doute défier le virus. Il se plante, et nous avec. Mais Jupiter invente alors la trouvaille
suprême : le confinement dehors.
C’est sans doute le clou du spectacle. Mais pas son
dénouement. La tragédie continue.
Jean Marie Philibert.
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