les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 23 mars 2021

Le virus, Jupiter et nous

 

Le virus, Jupiter et  nous

 

L’incurie demande de l’application. Elle vient de loin et a nécessité efforts et persévérance. C’est là la pensée profonde qui me vient à l’esprit au moment où je me décide à évoquer la situation dans laquelle le gouvernement nous a mis en ce début d’un nouveau confinement. Il y a une accumulation d’errements, de décisions surprenantes, d’absence de décisions, d’inconséquences, d’erreurs et de mensonges qui font sens et qui pourraient faire sourire si les morts et les malades ne se comptaient pas par dizaines de milliers.

Les précédents

D’abord la menace d’une pandémie n’est pas une vue d’un esprit chagrin. Les scientifiques l’ont dit, l’ont redit, il y a eu des précédents, il y a eu des alertes (H1N1). L’inconscience des pouvoirs publics, depuis des années est, par une loi « hôpital », de réduire les moyens des services publics de santé, de supprimer des lits, de mettre en œuvre une tarification à l’acte qui provoque une course à la rentabilisation pour les hôpitaux, de faire les yeux doux au privé, en résumé, de faire passer le pognon avant notre bien-être. Mais on continue à proclamer que notre système de santé, à nous, est le meilleur du monde et donc, qu’on ne craint rien.
On est si fortiche qu’on se débarrasse des masques que l’on avait stockés, sans doute parce que l’on est persuadé que, si épidémie il y a, elle s’arrêtera aux frontières comme le nuage de Tchernobyl. Première réussite !!

Elles vont s’enfiler comme des perles et nous allons de plus en plus rire… jaune.

Les réussites s’enchaînent.

D’abord le déni : rappelez-vous ! Macron au théâtre  en janvier 2020 avec madame, pour bien manifester son « même pas peur» devant les premiers signes de la maladie (Jupiter n’a peur de rien bien sûr). Les silences et les mensonges, les propos soporifiques de la ministre de la santé d’alors qui a dit plus tard qu’elle savait (irresponsable ?). Le mépris affiché pour les Italiens qui avaient à affronter une première vague (ces gens-là n’ont pas notre sérieux !). Le maintien des élections municipales en mars 2020 (sans doute pour narguer le virus). !

Puis le premier confinement infantilise tous les citoyens : ils doivent se signer à eux-mêmes des autorisations pour sortir autour de chez eux. Les petits commerces sont  fermés parce qu’ils sont dangereux, pas les très grands, inoffensifs sans doute.

La course aux masques illustre à merveille ce qu’est une palinodie : dire tout et son contraire avec le même aplomb : ils sont la fois inutiles, nécessaires, dangereux... Mais comme on n’en a toujours pas, les soignants affrontent le virus à poil. On incite les gens à s’en fabriquer : on dira plus tard qu’ils sont sans efficacité.

Rien n’arrête le pouvoir

Le virus devient exponentiel. Pour le traquer il faut des tests… des tests : oui ? non ?, peut-être ? Une mise en place des plus laborieuses. La télé transformée en télé covid. Entre temps le gouvernement-magicien a trouvé les milliards dont on ne soupçonnait pas l’existence pour dire que « quoiqu’il en coûte » il fera face pour aider les Français. Le spectacle pouvait donc continuer.

Un nouveau meneur de revue

L’entracte estival a permis de respirer et d’oublier (trop sans doute) le virus. On a ensuite un peu changé la distribution, on a pris un Pradéen pour mener la revue. Mais on a continué dans la même veine, celle du n’importe quoi. Les écoles, les collèges, les lycées sont ouverts, mais pas les universités, les étudiants sont condamnés à vivre devant leur ordi. Ils craquent.

On a des vaccins, on sait que c’est la seule arme efficace, mais on tergiverse, on se laisse phagocyter par les producteurs, on dit qu’on les a, qu’on va les avoir, mais on ne les voit pas. Au lieu de vacciner à tour de bras, on fait ça tranquillou comme s’il n’y avait pas urgence. On amuse la galerie, on raconte des sornettes.

Devant la résistance du virus et de ses copains variants, Castex pense qu’on doit reconfiner, mais il ne le fait pas parce que Macron refuse, il veut sans doute défier le virus. Il se plante, et nous avec.  Mais Jupiter invente alors la trouvaille suprême : le confinement dehors.

C’est sans doute le clou du spectacle. Mais pas son dénouement. La tragédie continue.

Jean Marie Philibert.

 

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