les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 19 septembre 2017

les deux ouistitis


Travail, de la droite à la droite !

De Sarkozy, à Hollande et à Macron, c'est-à-dire de la droite hargneuse, à la gauche yaourt et au jupitérisme réactionnaire, il n’y aurait que des nuances… et encore.

Tu exagères : tu fais preuve de mauvais esprit. Encore un coup des cocos ! Ils ne savent pas apprécier les charmes de la démocratie bourgeoise : changer pour ne rien changer.

Si vous avez quelques illusions, vous allez les perdre : la politique est quasiment la même, de la droite à la droite, et les ostrogoths (ce ne sont que des hommes du passé), qui dans l’ombre l’inspirent, l’inventent, la dessinent, l’écrivent, sont les mêmes, avec toujours le même objectif. Nous en faire baver un max ! Ils ont un nom, des parcours, des titres : ils sont conseillers du prince et le restent quand le prince change.

Deux ouistitis

Non ! Non ! Je ne reparlerai pas de Jacques Attali, lui, vous connaissez. Depuis François Mitterrand, il a inspiré un flot de turpitudes. Je veux évoquer deux ouistitis du même tonneau, dont le Monde Diplomatique de ce mois  nous raconte l’histoire. Ils se disent apôtres du dialogue social (sans doute pour mieux lui tordre le cou). Il y a le mentor Raymond Soubie et le disciple Pierre-André Imbert. Ils sont au coeur de la loi travail.

Raymond Soubie, énarque, de droite (non ce n’est pas tout à fait un pléonasme) fut conseiller social de Sarkozy de 2007 à 2010, puis a créé de multiples sociétés de conseil en stratégie sociale (ALTEDIA, puis ALIXIO), prestataires des sociétés du CAC 40, qui lui ont assuré de confortables revenus au point d’apparaître au palmarès des fortunes françaises. Le droit social nourrit son homme. C’est grâce au droit social qu’il va rencontrer son apôtre Pierre-André, qui deviendra un directeur de ses sociétés, en 2003.

De la gauche à la droite

Auparavant le Pierre-André aura connu un parcours plus sinueux. D’extraction plus modeste, il passe par l’université et s’intéresse au travail… des autres, il fricote avec la gauche en 1995, est au côté des syndicalistes dans la bataille contre le plan Juppé, écrit pour Attac (des textes qui doivent le faire frémir aujourd’hui… pour augmenter les salaires, réduire le temps de travail, défendre les services publics). En 1997 quand les socialistes reviennent aux affaires, il entre dans l’écurie d’Henri Emmanuelli, président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale. Il rencontre le Raymond qui lui propose un job dans sa société au moment où Jospin se fait éjecter et renonce à la politique. Là, selon la méthode du patron, il est d’une courtoisie irréprochable, pour mieux mettre au service du patronat ses compétences impitoyables pour les travailleurs.

Le credo de Raymond Soubie : « Pour obtenir un taux de croissance suffisant, il doit y avoir 15 % de destruction d’emplois par an dans une entreprise ».

Une plume intarissable

C’est sans doute pour ses croyances très progressistes qu’Hollande et son équipe proposent à Pierre-André, en 2012, de revenir en politique, au cabinet de Michel Sapin, puis dans celui de François Rebsamen, enfin dans celui de Myriam El Khomry, toujours au « travail ». A Myriam il fournit clef en main le texte de sa loi. Elle n’a plus qu’à réciter sa leçon. Et un coup de 49-3 ! Puis merci Valls, merci Pierre-André, la loi est adoptée.

Mais le « travail » ce n’est pas fini : Macron a repéré la capacité de l’impétrant à se contorsionner toujours plus à droite : une vertu absolue dans le milieu, il en fait son conseiller social en Mai 2017 et Pierre-André peut s’asseoir à l’Elysée dans le fauteuil de son maître Raymond pour rouvrir le cahier intitulé « Loi Travail, nouvelles destructions » et recopier pour la Pennicaud les leçons apprises auprès du patronat.

La boucle est bouclée ! A droite (ou presque) toujours ! A moins que le mouvement social  ne joue les trouble-fête !

Jean-Marie Philibert.

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