L’escadrille
des emmerdements
Le menu du
12 septembre et de ses suites ne se limite pas au code du travail
Pour les travailleurs de ce pays, bien sûr la destruction du
code du travail est l’attaque centrale, massive, mais elle n’est pas qu’un coup
de tonnerre dans un ciel serein, elle est accompagnée de déclarations, de
projets, qui concernent ceux qui travaillent,
comme ceux qui aimeraient bien le faire, comme ceux qui l’ont quitté pour une
retraite, souvent chiche, et que l’on veut pressurer un peu plus. C’est, sous
couvert de réformes nécessaires, d’adaptabilité, de modernisation, des récessions
sociales globales, voulues et organisées qui visent à mettre au pas le peuple
et à lui imposer la révolution ultralibérale dont rêvent depuis des lustres les
puissances financières. Les emmerdements volent en escadrille.
Tous les droits sont
concernés
Il s’agit de remettre en cause les droits, tous les droits,
celui au travail, mais aussi celui à la santé, celui des droits sociaux, celui
à des services publics de qualité. Les dépenses publiques seraient réduites,
les solidarités mises à mal. Des milliers d‘emplois seraient supprimés (120 000
chez mes fonctionnaires dont 70 000 dans la seule fonction publique
territoriale). Les salaires seraient bloqués. Les quelques mesures prises pour permettre
quelques avancées (PPCR) envoyées aux oubliettes. Les retraités qui ont des
pensions de plus de 1200 euro (des richards !) se verraient amputés d’une
partie de leur pouvoir d’achat.
Dans les têtes et dans les cartons, après le code du travail
l’assurance chômage est dans le viseur, le basculement de la sécu vers l’impôt
se met aussi en place, quant à l’impôt lui-même il serait modelé pour qu’il
permette à ceux qui ont tout d’en avoir encore davantage.
Et l’on voit ressurgir la bête noire de tous les
réactionnaires qui, depuis des décennies, font une fixette sur ce qu’il est
convenue d’appeler les régimes spéciaux : attention ils ne pensent qu’à ça.
Au nom de l’équité bien sûr ! Juppé s’était cassé les reins dessus, mais
par la suite Fillon, Woerth, Sarkozy avaient commencé un grignotage
systématique.
Il ne connaît pas la
chanson
Avez-vous entendu les propos de Macron, lors de l’inauguration
de la ligne TGV Le Mans-Rennes, début juillet. Ils n’ont fait la une de l’actualité
que ces derniers jours, comme pour parfaire la destruction des modèles sociaux
qui nous constituent et clairement situer les enjeux. La SNCF est endettée, ou
plutôt elle a été endettée de par les choix qu’on lui a imposés. Dans sa grande
générosité, le Président de la République propose aux cheminots de renoncer à
leurs droits, à leur régime spécial et en échange il épongera la dette. Au nom
bien sûr d’un nouveau modèle social. « Pour être franc, je pense que le
modèle sur lequel on a vécu, le mythe de la SNCF, n’est pas celui sur lequel on
construira la SNCF du XXI ème siècle….Votre défi sera de ne pas rester sur la
protection du passé. » Et de proposer une loi-cadre pour 2018, allant bien
sûr dans le sens de la libéralisation sans limite de l’entreprise, combattue
depuis des années par les cheminots.
Dans le domaine social, Macron rêve de faire table rase du
passé : il n’a pas bien compris l’Internationale.
Je pense qu’après le 12 il va falloir la lui rechanter :
on parle du 21 !
JMP
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