MOBILISATION !
La presse s’est évertuée pendant des jours et des jours à
répéter que ça ne servirait à rien, que la CGT était isolée, que les Français
avaient voté, que la réforme était la seule voie possible, que manifester et
faire grève étaient d’une ringardise extrême, que le 12 septembre, c’était trop
tôt, trop tard, qu’entre Mélenchon et Martinez, c’était la guerre… Avez-vous
observé l’air supérieur de nos bonimenteurs officiels quand il débite ces
sornettes ? Ils font semblant d’y croire dur comme fer.
Eh bien, c’est rapé ! Ils ont tout faux : le 12 septembre a rassemblé des centaines de
milliers de travailleurs. La preuve que la mobilisation contre la casse du code
du travail est solide, elle n’est pas un mouvement d’humeur et une contestation
passagère. Elle s’inscrit immédiatement dans la durée puisqu’une nouvelle
journée d’action est prévue pour le 21 septembre, que des appels à la grève
sont déjà programmés, que ça a l’air de bouger chez les hésitants, que
l’opinion publique est majoritairement favorable au mouvement.
Des propos qui
déshonorent une fonction
La provocation sur les fainéants, les cyniques… a révélé un
peu plus le mépris de classe qui anime un élu adepte de ce genre de bévues,
rappelez-vous les travailleuses de Bretagne traitées d’« illétrées »,
le mépris pour ceux qui ne sont « rien ». Il y a des propos qui
déshonorent une fonction. Un président de la république n’est pas un père
fouettard. Oublie-t-il qu’il représente aussi ceux qu’il insulte ?
Il insulte le peuple ; ce n’est pas bon pour le peuple
(qui a relevé le défi « les
fainéants sont dans la rue ! »), ce n’est pas bon pour la démocratie
(le débat est d’importance et il mérite mieux que l’invective), ce n’est pas
bon pour lui non plus qui se dévoile pour ce qu’il est : la version
actualisée du président des riches et des patrons.
L’affrontement est certes centré autour de la question du
code du travail, mais il en déborde pour que s’y expriment des éléments de
lutte de classe entre ceux qui rêvent de mettre au pas, au pain sec et à l’eau,
le monde du travail privé de toutes ses protections, de toutes ses ambitions,
de tous ses espoirs et ceux qui ont leur
bras pour vivre et qui sont conscients que dans cette partie-là se jouent leur
avenir, celui de leurs enfants et le modèle social qui le rend possible.. C’est
pour cela que dans la mobilisation actuelle la place prise par le politique
n’est pas secondaire, mais centrale.
Et le politique donc
Ainsi de la fête de l’Huma qui quand vous lirez ces lignes
aura été un grand meeting pour le code du travail et l’intrusion sur la place
politique de l’exigence d’une vraie modernisation, vers plus de droits, et de
protections.
Ainsi des convergences qui se manifestent dans les forces
progressistes de ce pays pour faire en sorte que l’union passe avant des
querelles de boutiques et les ambitions personnelles. Chacun se doit de rester
à sa place sans se prendre pour l’homme providentiel. C’est bien sûr de
Mélenchon que je parle. Après la fête du l’Huma, après le 21, il y a l’appel de
la France Insoumise pour le 23. Ce sera une nouvelle étape, sans doute pas la
dernière. Les retraités manifesteront le 28 septembre, la fonction publique
sera en grève le 10 Octobre.
Faisons en sorte que les rebonds successifs d’une
mobilisation qui fait plaisir à voir parce qu’elle révèle la santé résistante
de notre peuple permettent d’arriver à ce qui depuis trop longtemps nous
manque : quelque chose qui ressemblerait à un début de victoire populaire.
jmp
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