les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 9 septembre 2017

com-com-com-com!


COM-COM-COM-COM ! (air connu)

J’ai rapidement parcouru plusieurs expositions de VISA POUR L’IMAGE : je suis surpris de voir, contrairement à l’affichage de mon marchand de presse préféré, relativement peu de binettes de Bribri et de Macron : en quelques mois ils ont trusté les unes d’une flopée de magazines dans des postures multiples et variées, mais toujours bon-chic-bon-genre. Le tout accompagné de commentaires, souvent cucu-la-praline, mais ne pouvant en aucune façon faire quelque peine, aussi minime soit-elle, à ce pouvoir ni-gauche-ni-droite, mais surtout réactionnaire. Il est vrai que Visa vise plutôt les malheurs du monde, que les simagrées d’un couple célèbre. Il n’empêche : les turbulences des relations entre le nouveau président et la presse, les journaux, les journalistes me semblent mériter une observation d’autant plus attentive qu’elles changent.

Du silence …

Au départ il  y avait la solitude de Jupiter sur l’Olympe qui ne voulait rien dire, nous jouant le monarque à l’ancienne et laissant les commentateurs commenter ses silences devenus stratégie de com. Il les justifiait même au prétexte qu’une pensée complexe comme la sienne aurait excessivement de mal à trouver les exégèses qui pourraient en saisir la quintessence (vous remarquerez que par le vocabulaire choisi, j’essaie de me mettre au top-niveau de la pensée macronienne). Il a même eu, comme dans les républiques bananières, la prétention de choisir lui-même les journalistes dignes de l’accompagner.

En Macronie, le mot journaliste est sans doute synonyme de courtisan : il faut dire que depuis des années beaucoup de « grandes plumes » de chez nous  ont payé de leur personne pour qu’il en soit ainsi. Normal la presse est quasiment toute entre les mêmes mains fortunées qui se payent une com sur mesure et le personnel qui va avec.



A la com touzazimut

Mais les silences n’empêchant ni les cafouillages, ni les emmerdes, assez vite la cote de popularité de l’impétrant en a pris un coup sur la casaque : là, il a fait porter la faute à sa bande de bras cassés, certes nombreux à l’Assemblée, mais incapables de le défendre. Rien, bien sûr, sur l’orientation politique choisie, sur la portée anti-sociale de ses projets. La faute donc à la com !

On change donc la com… et le jupiter muet devient un jupiter bavard. Il parle, il parle. Une interview de 20 pages dans le Point pour dire que tout baigne, un numéro de Elle sur Bribri et sa découverte du bénévolat, une sainte femme,  en voyage, il devient agressif et accuse les Français de ne pas aimer les réformes … Mais « dans le même temps » ( expression lourdement politique)  quelques mesures pour nous faire comprendre que, derrière les mots, il y a les choses et que là, rien ne change : le code du travail en miettes, les services publics à la moulinette, les APL rétrécies, les emplois aidés à la casse, les retraités pressurés par la CSG, les collectivités territoriales à la diète… Devant les résistances, pour faire le matamore, il peut même aller jusqu’à l‘insulte : « Je ne cèderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes », à Athènes, la semaine dernière. Visiblement, il parle trop maintenant.

Les voix …nouvelles ( ?)

Dernière trouvaille en date pour combler les lacunes de la com : la nomination à l’Elysée d’un lèche-botte professionnel charger de vanter les mérites  urbi et orbi de notre grand homme. Il fréquente les coulisses du pouvoir depuis longtemps et connaît par coeur le retournement de veste : il peut donc devenir le porte-voix de la Présidence. Retenez le nom, Bruno Roger-Petit : devant l’ampleur de la tâche il est à craindre qu’il le reste.

Mais cette frénésie de com, ne touche pas que les sphères de la macronie, la proximité de la retraite, les échecs électoraux, les besoins d’argent ont (r)éveillé un peu partout des vocations rentrées de journalistes (courtisans ?). Raffarin, Bachelot, Raquel Garrido de FI,  Julien Dray, Aurélie Filipetti, Henri Guaino entament ainsi de nouvelles vies. Je crains que tout cela ne contribue que faiblement à l’éclairage de nos consciences. Et que l’on reste dans une conception de la presse où l’idéologie dominante, du haut de sa suffisance et de son or, règne toute-puissante.

La preuve récurrente : leur traitement des mouvements sociaux (par exemple les manifs du 12) et accessoirement du pcf (par exemple la fête de l’Huma).

Conclusion : lisez le tc.

Jean-Marie Philibert.

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