les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 25 septembre 2017

rupture


Pour la rupture !



La chose politique se nourrit souvent de schématisation, très utile aux acteurs, comme aux commentateurs. La simplification à outrance autorise manipulations, surenchères et quelques libertés avec la vérité. Elle est très utile aux bourrages de crânes. Essayons d’en sortir…

La capacité à faire la clarté et la synthèse est d’autant plus nécessaire que les enjeux d’importance qui passent par la sphère politique ne concernent pas que les questions de pouvoir, mais aussi les questions économiques et sociales, la vie culturelle, l’aménagement et la gestion des collectivités territoriales, la santé, la protection des citoyens et l’ordre public, sans oublier la nature que l’on semble découvrir. Le tout à placer dans un devenir qui se nourrit de toutes nos expériences, de nos craintes, mais aussi de nos aspirations.

Les modèles anciens craquent

Et il y a des moments charnières, des moments où les modèles anciens en place craquent de toutes parts, même si les réactionnaires de tous poils ne rêvent que de les prolonger parce qu’ils assurent un avenir, croient-ils, aux puissances de l‘argent, leur dieu tutélaire. Nous sommes à un de ces moments. Macron est de ceux-là.

Dans cet affrontement entre l’ancien et le nouveau, tout devient possible. Regardez l’élection présidentielle, les législatives : on fait d’un jeune blanc bec un des maîtres du monde et de sa bande de bras cassés une représentation nationale. On  (certains ?) y croit un temps, puis ils y croient moins, et même parfois plus du tout. La démocratie est malade, mais ça ne fait rien, des régressions en tous genres sont programmées, sous prétexte de réformes et de modernisations. En fait il faut casser le modèle social qui reste trop prégnant de façon à ce qu’entre l’ancien et le nouveau disparaisse dans les limbes de notre histoire le trop-nouveau (insupportable !) c’est-à-dire l’aspiration à changer le monde, la soif de justice, le besoin de progrès. On réinvente donc l‘ancien en pire, le salarié sans droit, le retraité sans le sou, le jeune sans avenir autre que l’ubérisation de sa vie. Et on secoue ceux qui résistent, des fainéants, des riens ! La dureté du monde… inexorable ?

Il ne suffit pas

Il me semble, qu’au moment où face à une telle situation se construit, avec difficulté certes, mais avec obstination un mouvement social d’envergure, la pire des démarches serait de le réduire à un grand YAKA, à un massif FAUTQUON, même portés par des foules en liesse. Il suffirait de peu, d’un élan, d’un mouvement, d’un leader, de propos offensifs, d’un zeste d’insoumission… 

Je crains que cela soit plus compliqué : il faut que la foule reste la foule et s’élargisse encore et encore pour devenir le peuple. Il faut que son enthousiasme reste à la hauteur de ses aspirations. IL faut de l’unité (je répète de l’unité), de l’organisation, de l’information, de l’invention, de la résistance, et de la persévérance. Il faut se méfier des mirages d’où qu’ils viennent. Il faut débattre, comprendre, parler et écouter.



Compliqué… peut-être

Et il importe, tâche éminemment compliquée, de dresser les contours d’un modèle alternatif apte à porter des réponses sur les ruptures à mettre en œuvre avec le système en place. Un projet transformateur commun aux forces politiques progressistes, à toutes les femmes, à tous les hommes de progrès. Le commun, camarades, à dessiner.

Je pense qu’il ne peut se construire que dans le mouvement d’une société travaillant à sa révolution, qui se méfie des slogans réducteurs, qui est consciente de sa richesse, de sa complexité ; le rôle d’un journalisme politique responsable (et c’est celui que le tc ambitionne) est d’en être sans rien taire de l’ampleur et de la difficulté de la tâche. Excusez-moi d’être un peu plus sérieux que d’habitude, l’heure le mérite.



Jean-Marie Philibert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire