les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 9 mars 2020

les soeurs jumelles


Les sœurs jumelles

Il est réjouissant pour la santé d’un pays de voir lors de chaque élection municipale l’intérêt des citoyens, dans les grandes agglomérations comme dans les plus petites communes. Les candidats sont nombreux, les listes sont diverses et la campagne peut battre son plein avec ses grands moments et peut-être aussi ses coups bas. Les projets peuvent passer du réalisme le plus sommaire au rêve éveillé, mais peu crédible. Ainsi l’homme à la zigounette, candidat malheureux à Paris, voulait faire à la gare de l’est un Central Park parisien qui a bien fait rire. Mais il est bon que dans les équipes qui prétendent gérer une ville, les idées foisonnent. Et même à Perpignan, où nos édiles nous ont habitués depuis des décennies à être bas de plafond, ils ont eu des idées.

Cet intérêt pour la chose publique est essentiel dans une démocratie : on pourrait avoir des craintes au moment où, sous des angles divers, elle est attaquée. Nous en parlons ailleurs dans ce numéro du TC.  Il est un signe.

La résistance

Nos concitoyens font de la résistance, j’ai même envie de dire une résistance tous azimuts.

Après l’épisode Gilets Jaunes qui a répondu à l‘arrogance du pouvoir et qui lui a rabattu le caquet au point de le contraindre à quelques concessions, la bataille des retraites, en cours, a remis en selle une activité syndicale unitaire pour arracher le masque d’une réforme « juste et universelle », comme ils disaient, et pour qu’elle apparaisse pour ce qu’elle est, un projet réactionnaire qui aboutira nécessairement à ce qu’on travaille plus longtemps, pour des pensions amputées, dans l’incapacité d’en connaître le montant, avec le risque de la voir systématiquement remise en cause. Une attaque sans précédent de droits chèrement conquis.

Créativité, sérénité

Une résistance qui n‘en finit pas de résister comme toute résistance qui se respecte. Nouvelle preuve, à Perpignan,  la mise en œuvre du flash mob anti macron une nouvelle fois lors de la manif féministe du 7  mars. Une des caractéristiques du mouvement en cours est l’extraordinaire créativité à laquelle il a donné lieu, dans les formes, dans les slogans, dans les initiatives. Par exemple une manif revendicative aux flambeaux à Céret : il y a belle lurette qu’il n’y en avait pas eu. Les paroles qui accompagnent ces initiatives disent toutes l’insupportable de la situation actuelle, du pouvoir en place, du manque criant et généralisé de démocratie. Etrangement, paradoxalement, le tout dans un climat de sérénité… relative certes… mais de sérénité quand même.

Des traces durables

Parce que le peuple s’y voit rassemblé et soutenu. L’opinion publique tient bon, elle soutient l’action en cours, quels qu’en soient les aléas, actuellement le 49/3 pour empêcher l’opposition parlementaire de faire son travail d’opposition. L’unité d’action des organisations syndicales est porteuse d’avenir et contribue à clarifier les stratégies, entre ceux qui luttent et ceux qui se couchent. Le mouvement est aussi fait pour laisser des traces durables qui peuvent aider à élargir son assise, qui peuvent permettre d’amener à agir tous ceux qui regardent avec sympathie le mouvement, mais sans le nourrir de leur participation effective. Il y a une hégémonie populaire à gagner sans laquelle la lutte gardera un goût d’inachevé.

Certes les élections municipales  dans le paysage, certes le corona-machin-chouette, certes les bourrages de crânes médiatiques, certes les embrouillaminis idéologiques qui voudraient nous voir dériver vers la droite et son extrême, vers les formes d’exclusion dont elles rêvent, vers la remise en cause des valeurs républicaines qui fondent notre histoire… certes tout cela n’est pas sans effets. Mais nos capacités de résistance sont à la hauteur des enjeux : peindre-repeindre le monde en humain, tel que nous l’entrevoyons quand la soif de justice est la plus forte.

Résistance et persistance sont sœurs jumelles. Nous persisterons !

Jean-Marie Philibert

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