les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 16 mars 2020

profusion et paradoxe


Profusion et paradoxe...

Mais où il s’embarque encore avec ces mots à la noix ? Le corono-machin l’aurait-il atteint ? Au TC on ne les a pas mis à l’arrêt et confinés au 44, route de Prades ? Ça leur aurait fait des vacances et à nous aussi. Parce que nous alerter semaine après semaine des turpitudes-malheurs-injustices du monde, ça doit leur taper sur le ciboulot.

Notre lectorat peut être sans pitié, même s’il partage beaucoup de nos valeurs, comme il partage ce qui fait notre destin, cette semaine, marqué par la profusion et le paradoxe.

Une zizanie de tous les diables

La profusion, c’est celle d’une actualité complètement folle où un virus inconnu vient semer une zizanie de tous les diables : il se répand sans respecter les frontières, les classes sociales, les continents et provoque une épidémie qui remet en cause les certitudes les mieux ancrées, les comportements que l’on croyait intangibles, les perspectives les plus sûres. On est en pleine période électorale, pour choisir les équipes municipales qui vont diriger les communes : la bataille politique fait rage, les prétendants s’entredéchirent, font valser les étiquettes, les cachent, jouent les cadors, se croient le centre du monde. Et puis patatrac, à cause de la petite bébête, de la fermeture des commerces, des cafés, des cinémas, de l’interdiction des compétitions sportives et de la trouille légitime qui s’ensuit, bien des électeurs restent à la maison, fragilisant l’exercice démocratique que le pouvoir macronien en place ne semble pas mécontent de voir passer au second plan, compte tenu de la déculottée prévisible annoncée.

Le jamais vu

Ce dimanche soir, j’avais l’impression d’une soirée électorale hors sol, dans un pays fantomatique, avec des commentateurs à l’électro-encéphalogramme plat. Du jamais vu ! Mais avec quand même des résultats, des élus, des gagnants et des perdants. Des rapports de force politiques qui au fond ne bougent pas beaucoup. Et avec une incompréhension générale : pourquoi, alors qu’on sait que l’épidémie se nourrit de la multiplication des contacts, avoir maintenu ce premier tour, d’autant plus qu’on n’est pas en mesure de dire ce que l’on prévoit pour le deuxième tour. Et l’on peut être amené à tout recommencer.

Une fois de plus Macron nous a plantés !

Mais peut-être que dans quelques jours, il reconnaîtra son erreur, comme pour les services publics auxquels il a rogné les crédits, comme pour les fonctionnaires sur lesquels il a dit pis que pendre, comme pour les déficits publics qu’il fallait impérativement réduire, comme pour les grèves qu’il fallait arrêter. Les services hospitaliers sont l’objet de tous les éloges, les fonctionnaires sont parés de tous les dévouements, les déficits publics, on s’en tape, « quoiqu’il en coûte », et quant aux grèves, c’est toute la France ou presque qu’on met en grève… payée. Quant à la critique des méthodes fortes du régime chinois (dictatorial puisque communiste), on fait pareil. La petite bête nous rendrait-elle moins couillons ?

De la profusion au confinement et au paradoxe

Toutes les semaines ne sont pas aussi agitées, heureusement, et il est certain que nous vivons quelque chose de difficile, où chaque jour apporte sa « nouveauté » pas nécessairement réjouissante. Ainsi alors que j’écris ces lignes, ce lundi,  les infos en continu qui nous empêchent souvent de penser, bruissent de rumeurs persistantes de confinement généralisé. La profusion en tous sens avec l’inquiétude qui va avec.

Et avec le paradoxe qui l’accompagne. Plus les temps s’agitent, plus les infos prolifèrent, plus les craintes montent, plus nous sommes confrontés au repliement sur soi,  à l’enfermement, peut-être à l’oisiveté, sans doute à l’observation du monde depuis les fenêtres de notre maison protectrice, et au face à face solitaire avec les écrans de la téloche, ou de l’ordi qui par-delà les discours, les images, les paroles lénifiantes ou les propos catastrophiques, nous apprennent, nous réapprennent, sans le vouloir sans doute, que notre destin commun mérite que l’on s’en occupe davantage ensemble. La profusion et le paradoxe nous conduiraient ainsi à la solidarité.

Jean-Marie Philibert.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire